Mademoiselle, arnaques érotiques pour Park Chan-Wook

Cannes 2016 / Compétition Officielle

Difficile d’ignorer le cinéma souvent percutant du réalisateur Park Chan-wook. Pour MADEMOISELLE, il annonçait quand même un film « cute » (mignon), ce qui n’est pas totalement faux mais n’exonère pas son long métrage de quelques scènes chocs, au coeur d’une mise en scène somptueuse.

Déjà responsable de OLD BOY (notamment), Park Chan-wook sait répondre à nos attentes. Chic & choc,  MADEMOISELLE navigue entre machinations perverses, arnaques en tous genres et récits multi-couches. Un nid de serpent autour d’un trio maladroit, d’un arnaqueur de première, sa jeune complice et une victime pas si innocente, dans une histoire qui les mènera de la Corée au Japon, au coeur de décors somptueux. On se laisse rapidement subjugué par la réalisation précise, et les ambitions de lumière et de symétrie qui renforcent l’immersion du spectateur dans un presque huis clos dont les mystères sont dévoilés au compte goutte.

MADEMOISELLE est un vrai voyage en compagnie de ces 3 protagonistes principaux, découpant son scénario en plusieurs parties, notamment de flashbacks pour mieux expliquer les choses. Une structure narrative un brin répétitive, mais qui laisse admirer plusieurs scènes sous différents angles, notamment pour servir la sensualité ambiante ou enfin débloquer certains secrets distillés dès le départ du film. Park Chan-wook fabrique ainsi un véritable film de 2h30 où s’aventurer, entre images magnifiques et découverte des sens.

4.5 / 5