Cannes 2013 – La Quinzaine des Réalisateurs
MAGIC MAGIC promet beaucoup de choses : un réalisateur non débutant, un cadre enchanteur et un casting de nouvelles stars du cinéma indépendant US. Michael Cera, Juno Temple et Emily Browning continuent leur bonhomme de chemin dans le cinéma indépendant en s’exportant en Amérique du Sud. Une idée plutôt curieuse, et donc excitante, qui ne débouche malheureusement que sur une absence totale de surprise, et donc une vraie déception.
Jouant la carte d’un groupe de jeunes américano-chiliens partant à l’aventure en terre sauvage (du Chili donc, terre natale du réalisateur), MAGIC MAGIC installe une ambiance sordide et angoissante censée développer le malaise de cette jeunesse perdue et de son héroïne principale, tourmentée et moquée par ses nouveaux amis. On joue donc la carte du huis clos sur une île perdue et des tensions qui se dessinent entre les protagonistes, le tout enveloppé dans un aura de surnaturel déguisé (fausse invocation ou hypnose, rituel de passage…). Le film réussit côté atmosphère à nous intégrer à cette moiteur environnante, à cet espace perdu au milieu de nulle part, sans toutefois apporter ensuite un fond solide.
Car de l’autre côté, on est rapidement perdu : acteurs semblant jouer dans le vide, réalisation sans réelle intention, histoire étirée sur la durée… Au final on a clairement l’impression que le réalisateur ne sait pas trop quoi dire ni quoi faire, ne faisant que tourner en rond sur son île déserte. Vrai concept ou faux pas réel, MAGIC MAGIC se conclut dans un tourbillon de fantasmes et de supposé thriller horrifique largement inutile, qui finit de confirmer l’absence totale de continuité à l’ensemble. Une vraie curiosité qui perd rapidement de son intérêt.
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