Poseidon

Une catastrophe sur un gros bateau, c’est intemporel. Voilà pourquoi Poseidon est le remake d’un film de 1972 mais avec forcément des ingrédients plus contemporains : téléphones mobiles, Sony PSP et chanteuse des Black Eyed Peas (j’oserais même rajouter un architecte homosexuel et un capitaine de navire noir — l’excellent Andre Braugher de la série Homicide — car le cinéma américain d’aujourd’hui est aussi celui des quotas, chose qui n’existait pas en 1972). Pour le reste, vous repasserez. A l’instar du même genre comme Titanic ou Le Jour d’Après, Poseidon se regarde au cinéma pour en apprécier correctement le côté spectaculaire. D’autant plus que c’est bien la seule chose à apprécier du film. Le scenario quant à lui tient en une phrase : lors du réveillon de la saint Sylvestre, une vague géante (30 mètres) retourne un paquebot de luxe et les passagers doivent se débrouiller pour survivre alors que maintenant le plancher, c’était le plafond juste avant.

Voilà, tout est dit sur le fond du film. Le fond pourtant, on est bien proche de le toucher. A la barre, le réalisateur Wolfgang Petersen (Air Force One, En Pleine Tempête, Troie…) est complètement noyé dans son sujet. Outre le fait que l’on ignore absolument tout de l’origine de la vague (en gros, c’est comme ça, ça arrive quelquefois), on taillade à grands coups la crédibilité de l’histoire au profit du côté sensationnel. Sauf que même le côté sensationnel est mauvais, et se résume à un pathétique « eau qui s’engouffre, explosions, eau qui s’engouffre, explosions » dans lequel les survivants doivent progresser pour atteindre la surface qui, rappelons-le, se situe au niveau de la coque du navire. Ajoutez à cela le côté mélo qui colle bien quand la situation est catastrophique (« Dis-moi que tu m’aimes, c’est tout ce que je veux entendre.« ), et vous obtenez un ramassis lourdingue à digérer pendant 1h30 (seulement, et fort heureusement).

Vous irez probablement au cinéma pour le bonheur de la climatisation. Mais les claustrophobes risquent de ne pas apprécier la fraîcheur ambiante à force de suivre les héros du film dans des pièces encombrées et parfois très étroites. A propos de claustrophobie, la meilleure scène (oui, il y a une meilleure scène) est justement une avancée dans un conduit où les personnages doivent ramper alors que le tout se remplit d’eau ; pour finalement trouver une grille fermée au bout…

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