Lorsque READY PLAYER ONE, le livre d’Ernest Cline, est sorti en 2011 son contexte, sujet et dynamique ne laissait qu’une seule issue pour l’adapter sur grand écran : voir Steven Spielberg s’en emparer. Un univers foisonnant, une ode à la pop-culture et un groupe de héros prêts à en démordre. Et le rêve s’est réalisé : le maître du cinéma contemporain en profite pour asseoir son autorité sur le grand spectacle d’aujourd’hui, tout en faisant de sa propre version un prisme de notre époque, entre virtuel (Internet, les écrans, la fiction) et réel (la vraie vie, nos proches, nos sentiments).
Et c’est presque trop beau pour être vrai. De READY PLAYER ONE, Spielberg conserve la volonté vidéo-ludique (la quête par le héros des secrets de l’Oasis, univers virtuel qui décidera du sort du monde réel), les interactions principales, mais détourne tout cela au profit d’un vrai regard sur notre époque. Celui qui a aidé (réaliser, produire, accompagner…) à construire le paysage de la pop-culture de masse revient nous dire qu’il faut en profiter, la savourer sans négliger la réalité. Comme une leçon aux nouvelles générations, Spielberg utilise le language actuel des blockbusters, entre les outils numériques pour mieux fondre le grand écran dans un univers de jeu vidéo et les codes geek transformés en clés d’un nouvel horizon.
READY PLAYER ONE, c’est un film-somme où la nostalgie n’a pas lieu d’être : Spielberg joue avec les jouets créés depuis 4 décennies, démontrant s’il en est besoin qu’on peut grandir avec son environnement, ses références, sans en faire des totems sacrés. Avec ce réalisateur, on grandit, on découvre : son dernier film (le précédent est sorti il y a 2 mois à peine !) assomme la concurrence par la fluidité de sa narration, l’efficacité de ses situations dans un grand maëlstrom cinémato-ludique total de plus de 2 heures. Une véritable montée d’adrénaline qui ne pâtit pas de ses multiples références, plus clins d’oeils qu’obstacles. READY PLAYER ONE est un divertissement total qui fait entrer le spectateur dans une nouvelle époque : celle qui salue une pop-culture désormais dominante, sans en faire la reine du monde. Il faut parfois savoir décrocher un peu et profiter du monde autour de soi.
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