Difficile de résumer le travail de Ron Fricke. Son nouveau film, dans la lignée du BARAKA de 1992, est une longue mélopée visuelle sur l’état du monde et de nos sociétés. En prologue et en épilogue, des séquences où des moines bouddhistes tissent lentement un de leur tableau sur le cycle de la vie, pour mieux le détruire. Cycle de vie éphémère et éternel, voilà ce que raconte SAMSARA. Ce qui est tout autant indéfinissable qu’incroyable.
Fortement influencé par les thématiques bouddhistes, SAMSARA est donc le nouveau long métrage du réalisateur et chef opérateur Ron Fricke, 20 ans après BARAKA. Avec la volonté de travailler ses images à la perfection, Fricke a construit sa propre mythologie, sa propre caméra pour aller au fond des choses. Et ces choses sont indéfinissables. Une succession de séquences, aussi incohérentes que complémentaires. Des usines en Chine, des paysages en Egypte, du documentaire en principal, quelques éléments de fiction pour compléter, SAMSARA est une écriture fine et imperceptible, guidant le spectateur vers un portrait du monde et des hommes.
D’une beauté plastique rarement vu, SAMSARA s’impose ensuite via ses thématiques. Difficile d’échapper à la perfection de l’ensemble, et à l’implacable finalité du propos, servi magnifiquement en images et en musique, voilà un film d’une très grande classe et d’une grand réflexion. A méditer.
5 / 5