Pour leur deuxième film, les frères Miller se tapent le western. Genre bien particulier, mais avec des résonances dans le reste du paysage cinématographique. Si on peut remarquer d’indéniables qualités graphiques à l’ensemble, c’est au détriment d’un manque d’originalité chronique. L’influence et l’héritage de leurs prédécesseurs auront donc eu raison de leur bonne volonté.
Dans SHERIF JACKSON, une veuve épleurée décide de se venger d’une secte chrétienne et de son leader qui a abattu son mari. A côté, Ed Harris virevolte en shérif fou à lier. Pas de réelle continuité dans l’ensemble, le récit s’offrant de beaux moments pour ensuite utiliser de courtes ellipses et ainsi accélérer son récit. On passe d’un instant à un autre sans trop se demander pourquoi. Au final, les grandes lignes sont maintenues et l’affrontement final aura lieu.
Le problème de vouloir découper son récit à la serpe est d’anéantir toute idée de suspense. On se laisse donc guider selon le bon vouloir des réalisateurs qui, s’ils offrent une reconstitution fidèle, tentent d’inscrire tout au long du film leur amour du genre. On aura ainsi tantôt du bon vieux western à l’ancienne, tantôt de jolis paysages filmés avec grâce. Et au milieu Ed Harris dansant et January Jones en Calamity Jane sexy. Plutôt plaisant, SHERIF JACKSON manque certainement de rigueur mais contentera aisément ceux qui souhaiteraient voir quelques gunfights sur fond de ruée vers l’Ouest américain.
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