The Amazing Spider-Man: Le destin d’un héros

Le reboot de la franchise du Tisseur new-yorkais a connu un sérieux coup d’accélérateur suite au succès du premier film. Parfaite réussite ayant engrangé plusieurs centaines de millions dans le monde, THE AMAZING SPIDER-MAN se devait de continuer sur sa lancée et mieux faire oublier les 3 premiers films (coucou Sam). Et c’est sans aucun effort, si ce n’est une déferlante d’effets visuels, que ce deuxième volet parvient à faire quasiment aussi bien que le premier. C’est à dire pas grand chose, au final. On vous l’explique en 5 points (+1 pour la forme).

Une dramaturgie inutile. Marc Webb et ses scénaristes ont l’ambition de revoir la mythologie du personnage, le rendant plus jeune et tendance. Ce deuxième volet appuie sévèrement sur les drames de la vie de super-héros, faisant tournoyer pendant plus de deux heures les affres et la solitude du héros voulant protéger ses proches. Au détour de 2/3 longues scènes, répétées (le couple principal « casse » deux fois), c’est donc le constat : être un héros est un tourment infernal. Et puis le méchant est lui aussi en dépression. Malheureusement, sorti de cela, le film ne soutient pas cela et tente de jouer plus fun. Alors à voir Andrew Garfield la goutte au nez à force de pleurer, on s’en moque un peu.

Une théorie du complot imposée. Nouvelle idée de la franchise ; les origines de Peter Parker. On oublie la simplicité de base pour construire une théorie impliquant la disparition des parents Parker, etc etc… Et comme on ne peut l’expliquer simplement, on nous dresse de grands flashbacks d’entrée et des scènes entières pour bien montrer que tout est lié. Spider-Man est donc une victime collatérale, et uniquement le fil rouge d’une intrigue qui le dépasse. Tout cela manque de finesse, ou du moins de temps, et a tout vouloir caser en peu de scènes ce dyptique (pour l’instant) fait penser à un pilote de série télévisée un brin précipité…

Une science des rebondissements aléatoires. Peter Parker a par nature une vie mouvementée, mais ce deuxième volet sur grand écran ne sait plus trop comment faire avancer l’histoire. Gwen Stacy (Emma Stone) s’en va et revient plusieurs fois, un peu quand on en a besoin. Les avancées sur la disparition de ses parents semblent combler les trous lorsqu’Harry Osborn n’a pas deux scènes pour montrer combien il est pas très gentil. Avant le final, Electro a deux minutes par ci, par là… Beaucoup d’éléments à caser pour un seul film, mais l’objectif étant de semer les indices des futurs films, tout s’écroule : on ne sait trop ce qui est prioritaire. Et à force d’artifices de montagne, la ligne temporelle du film est indéfinie.

Des seconds rôles massacrés. Et oui, la franchise a quand même su séduire pas mal de jolies têtes, mais à voir Jamie Foxx en Electro, on se demande où on va. Sans doute séduit par l’aspect « saga », la plupart ont du signer des deals sur plusieurs films. Ce qui débouche sur une campagne promo mettant en avant leurs noms, sans forcément les voir à l’écran. Mention spéciale au Rhino, Paul Giamatti. Attention spoilers, on ne le découvre réellement que dans la dernière scène. Comme un immense teasing pour la suite. Ce qui quelquefois est séduisant, mais généralement raté (voir THE MATRIX RELOADED). Et avec des premiers rôles jouant les vierges effarouchés, le gros du casting fait de la représentation en attendant d’autres aventures.

Une musique à la masse. On cite souvent les bandes originales des films comme excellentes, même si le film ne suit pas. A l’inverse ici, Peter Parker se voit accompagné d’un ensemble divers de musique moderne, souvent ne collant pas avec l’ambiance et/ou la scène. Déjà qu’on a du mal à suivre l’histoire, mais la musique semble totalement en décalage.

Ah si, des effets spéciaux de qualité. Force est d’avouer que l’ensemble des effets visuels sont de haute tenue. Hormis quelques incrustations maladroites (ce qui arrive encore souvent), TASM2 (pour le raccourci) offre quelques jolies scènes au-dessus des toits new-yorkais. On en serait presque à se dire qu’ils ont passés plus de temps à cela qu’à autre chose…

Bilan final, on doit être vieux pour ce mélange anarchique entre comédie teenagers aux grandes envolées lacrymales inutiles, et blockbuster fluo envoyant au hasard acteurs et scénario dans un grand labyrinthe de deux heures.

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