Under the silver lake, "Hollywood has fallen" par David Robert Mitchell

Cannes 2018 – Compétition Officielle

Avouons-le, l’attente du festival était bien le retour de David Robert Mitchell, réalisateur très remarqué pour son IT FOLLOWS en 2015. Hypnotique et moderne, ce jeune cinéaste explore nos fantasmes comme jamais. Au menu de son nouveau film, une déambulation dépressive dans un Los Angeles d’aujourd’hui, théâtre d’une extinction culturelle sans retour.

UNDER THE SILVER LAKE emmène son héros, dépressif, dans les abysses hollywoodiennes sur les traces d’une voisine sexy qui a disparu. Le monde autour de lui se tisse dès lors d’indices à trouver, de sens cachés, de codes à déchiffrer. Tout s’écroule pour lui (socialement parlant), et sa dérive lui offre une seconde chance : celle, dans un monde au bord du gouffre, de voir une nouvelle vérité. Les mystères d’Hollywood ressortent, bien plus lumineux qu’un MULHOLLAND DRIVE, et confirmant tout le talent d’un David Robert Mitchell peut être trop bavard ici mais terriblement fascinant.

Plus que les aventures de son héros, parfois répétitive, le sous-texte de UNDER THE SILVER LAKE confirme une tendance actuelle, celle d’une vision définitivement pessimiste du système des studios. Tout se meurt, les regards se tournent vers le vieux cinéma, ou on préfère disparaître. Si David Robert Mitchell cite abondamment d’anciennes références, c’est bien pour dire que le cinéma d’aujourd’hui ne fonctionne plus. Et qu’il faut aller chercher ailleurs ?

3.5 / 5