The end, trip forestier pour Depardieu et Nicloux

Guillaume Nicloux a une trajectoire originale et fascinante au sein du cinéma français. Se faisant connaître avec LE POULPE, il enchaînait ensuite des polars secs qui utilisaient des comédiens plutôt comiques. Alternant projets télévisiuels et cinéma (L’AFFAIRE GORDJI, LA RELIGIEUSE, L’ENLEVEMENT DE MICHEL HOUELLEBECQUE…), il signait l’an passé VALLEY OF LOVE, roadtrip mystique au coeur des Etats-Unis sur des tons funèbres. Nicloux avait la ferme intention de continuer à travailler avec le géant Depardieu, et c’est d’un rêve qu’est arrivé THE END.

Entre réalité et songe, THE END suit l’errance d’un homme au coeur d’une forêt. Celle d’un chasseur perdu dans un espace à ciel ouvert, dans une incompréhension totale. Devant la caméra, un Gérard Depardieu imposant, pièce centrale d’un récit filmé avec les instincts de son réalisateur. Sans vraiment chercher à comprendre, sans réellement la volonté d’expliquer, THE END est une odyssée métaphysique et minimaliste. On pense à GERRY (de Gus Van Sant), évidemment.

Il faut se laisser embarquer dans cette histoire de survie (à Fontainebleau, ok), cette relation hautement artistique entre Nicloux et Depardieu éclatante à l’écran. Suite indirecte de VALLEY OF LOVE, THE END poursuit l’exploration par Nicloux de son subconscient. Récit initiatique épuré, le film ne s’adresse pas à tout le monde, surtout dans une présentation en e-cinema (VOD premium) destinée uniquement aux télévisions et ordinateurs. De ce vrai film d’auteur, pas réellement grand public, pas encore totalement expérimental, l’expérience la plus pertinente reste l’immersion et la force du grand écran.

4.5 / 5
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