Il était une fois le Kung-fu est le sous-titre de The Grandmaster, nouveau film de Wong Kar-waï. Plus qu’un simple film d’arts martiaux, il nous raconte un peu d’Histoire de la Chine à travers celle d’Ip Man, le célèbre maître de Bruce Lee.
Dans les années 30 en Chine, Ip Man consacre sa vie entre le Kung-fu et sa famille. En 1936, Le Grand maître Boasen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, sent sa fin proche et décide de trouver un successeur. Lors de sa cérémonie d’adieu, Ip Man rencontre Gong Er, la fille du Grand maître, elle aussi spécialiste d’une discipline Kung-fu, les 64 mains. Ils s’affrontent, se respectent, s’attirent, se quittent et vont se retrouver alors que la Chine est envahie par le Japon et que les écoles d’Arts martiaux se divisent.
Wong Kar-waï ouvre son film sur la scène fulgurante d’un combat démonstratif sous la pluie, scène qui a mis trente nuits à être tournée. Le ton est donné, l’esthétique sera, comme dans les précédents films du réalisateur, l’une des clés de son oeuvre. Mais les sentiments ne sont pas en reste, il traite encore d’amour, un amour impossible entre un homme et une femme, l’amour d’une fille pour son père, l’amour d’un disciple pour la gloire. Tout ces amours sont présentées de la plus belle façon qui soit, empaquetées avec un ruban d’honneur, de nostalgie, de mélancolie. L’Histoire de la Chine, la fresque à laquelle il s’essaie, entoure le destin d’un homme dont la vie bascule.
Il magnifie le kung-fu, en fait une danse, un échange, le prétexte d’un héritage et d’un code d’honneur très oriental. La beauté de l’expression des sentiments touche tout au long du film. Chaque personnage fait des choix cornéliens mais montre une loyauté et une grande pureté. Il illustre tout cela avec de sublimes images parsemées de références visuelles toutes poétiques.
Le seul reproche que l’on peut faire au film est qu’il soit décousu que parfois l’on nous propose de nouveaux personnages sans aller au bout. Une grande frustration naît de ces pistes avortées.
Deux phrases résument parfaitement et respectivement le fond et la forme de cette grande oeuvre : « Sans regret la vie serait dérisoire », « Le kung-fu, c’est deux mots. L’