On peut s’attendre à tout avec Robert Rodriguez, cinéaste très indépendant qui a par le passé livré du bon, et du mauvais. Par amour du genre et de la bidouille, on a même pu voir en salles un Spy Kids 3D qui tentait déjà d’explorer les limites de la technologie.
Généralement assez réjouissant, Rodriguez propose ici THE LIMIT VR, un premier épisode (!) d’une saga avec androïdes et société secrète, le tout proposé sous le format d’un film en réalité virtuelle. Réussi ? Pas vraiment, tant le réalisateur cumule les erreurs et le mauvais goût avec ce premier segment de 18 minutes. Si on s’attendait à une série B plutôt décomplexée, c’est sur l’aspect technique que l’on devine un Rodriguez ne s’intéressant finalement pas à la narration VR, mais plus désireux de livrer une grosse farce à 360 degrés.
Oubliez les comédiens sur-jouant leur ligne, les combats cheaps et les effets spéciaux volontairement minimalistes. THE LIMIT VR a la tête d’un film Z sans grand moyen, ni de belles intentions. Là où le bas blesse, c’est réellement dans le storytelling VR : Rodriguez semble n’y rien comprendre, et c’est dommage. Pour le médium, déjà, qui mérite aujourd’hui d’être tiré vers le haut pour convaincre. Livrer une mauvaise production sur un format en devenir, c’est ralentir les efforts fournis par l’ensemble de l’industrie pour se faire connaître. Pour le spectateur ensuite, tant le dispositif choisi est gênant. Une fausse salle de cinéma derrière soi, des angles de caméra pas vraiment pertinent : Rodriguez est ici en service minimum.
Rien de très surprenant quand on connaît le réalisateur et sa volonté de tester les nouveaux formats, voir de s’amuser. Néanmoins THE LIMIT VR semble vraiment tourner avec le minimum d’effort possible, et sans son casting (Michelle Rodriguez, Norman Reedus) aurait été vite relégué dans l’arrière-cours des stores VR. Déception.
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