Une nouvelle chance

Le nouvel Eastwood, acteur. Oui ! Depuis longtemps Clint n’avait pas « juste » joué. Le voilà de retour devant la caméra, celle de son ancien assistant, pour un coup de main sur un premier film, lui qui avait promis de ne plus s’y prêter. Hollywood a cette magie là, de ne pas jamais forcément respecter les choses dites. Et dans tout ça Robert Lorenz (puisque c’est lui) ne s’embête pas, reprenant la majorité de l’équipe technique de son mentor, pour un film finalement assez bien tenu.

Loin d’être transcendant, forcément très académique, cette NOUVELLE CHANCE (TROUBLE WITH THE CURVE en VO, ce qui a plus de classe quand même) n’en démérite pas pour autant. En forme de conte romantique exacerbé entre deux jeunes pousses (pas forcément des jeunes premiers, mais Amy Adams et Justin Timberlake fonctionnent très bien ici), et sur fond d’affaire de baseball comme c’est si bien le faire le cinéma US, nous voilà en terrain connu. Aucune réelle surprise, aucune volonté d’en faire non plus, Lorenz sort les violons et les collent sur une histoire qui déroule d’elle-même, et qui fonctionne ici. Si Eastwood n’est finalement pas au centre de l’histoire, plutôt le vieux grincheux dans un coin, le film oscille entre drame et romance moins complexe pour offrir la dose savante qu’en attendrait le public.

Loin d’être révolutionnaire, la NOUVELLE CHANCE de Robert Lorenz est surtout une sorte d’adoubement de la part d’un Eastwood clairement vieilli, qui passe ici le flambeau. Le reverra t-on devant l’écran en dehors de ses propres films? Peu sûr. Toutefois c’est de nouveau un plaisir, et l’ensemble du casting (John Goodman ou Robert Patrick en seconds couteaux) porte le film, passé après la petite révolution MONEYBALL sur le monde du baseball, qui au final parle moins d’un sport que de relations humaines. Simple mais honnête.

3.5 / 5