En ces 28 et 29 juin 2019, le domaine départemental de Chamarande en Essonne a connu une première : le démarrage du festival Essonne En Scène, plus exactement « Essonne En Scène par les Francofolies », comme une déclinaison du rendez-vous de La Rochelle. Ou plutôt une mise en condition, puisque Les Francofolies se déroulent du 10 au 15 juillet.
Deux soirs, huit concerts
Pour cette première édition, Essonne En Scène proposait une affiche consacrée à la nouvelle scène francophone autour de deux piliers : Zazie et Shaka Ponk. Tête d’affiche du vendredi, Zazie aurait dû clôturer la soirée, mais à la faveur d’une inversion (dont nous n’avons pas eu la raison) c’est le groupe Synapson qui a accompagné les festivaliers jusqu’à la fermeture du domaine. Les observateurs n’allaient pas manquer de tirer les première conclusion de cette « journée 1 ».
Excès de prudence
L’organisation avait parfaitement prévu l’affluence de son festival : le village de Chamarande était bouclé sur tous ses accès habituels dans un périmètre de plusieurs kilomètres, avec de nombreux parkings et des navettes d’acheminement.
Une affluence qui, reconnaissons-le, n’était pas au rendez-vous pour la première journée. Ce vendredi à 18h30, quelques 300 personnes seulement assistaient au lancement du festival avec le jeune talent essonnien Ask’Em.
Au plus fort de la soirée, on dénombrait environ un millier de festivaliers pour Zazie et Synapson. Un décompte effectué manuellement puisqu’au moment de la publication de cet article, les chiffres n’avaient toujours pas été communiqués. Un silence en provenance de l’organisation qui contraste avec les comptes rendus enthousiastes que l’on peut notamment lire dans Le Parisien. Précisons tout de même que le journal fait partie des partenaires de l’événement.
« Vous savez ici, c’est un petit village. »
Mais au fait, que pensent les riverains d’un festival de musique organisé en plein de cœur de leur quartier (le domaine de Chamarande étant juxtaposé au village) ? Croisé lors de l’événement, ce couple de Chamarandais juge positivement la situation et le dynamisme apporté, en rappelant que Chamarande compte habituellement 1140 habitants.
On apprenait également que de nombreuses places et invitations avaient été distribuées (pas seulement aux riverains) pour s’assurer un minimum de présence locale. Rien d’étonnant dans la méthode. D’un autre côté certaines personnes avouaient avoir trouvé légèrement excessif le tarif (30€ la journée, 50€ les deux) par rapport au nombre d’artistes proposés.
Un indéniable effet du samedi
Enlevez la coupe du monde, remplacez vendredi par samedi et Zazie par Hyphen Hyphen (abaissez légèrement la moyenne d’âge au passage) : vous obtenez une seconde journée beaucoup plus dynamique que la première.
Et c’est logiquement sur celle-ci que l’organisation du festival a souhaité insister. Le samedi 29 juin a été LA journée permettant de se projeter dans l’avenir (on parle de l’édition 2020, avec la mise en place d’un camping). Les curieux (et les nombreux fans de Shaka Ponk) qui avaient fait le déplacement ont été récompensés. Parce qu’après avoir listé les zones d’ombre d’Essonne En Scène, il faut aussi rendre hommage aux atouts de Chamarande : un grand domaine vert aéré, un château accessible lieu de fréquentes manifestations artistiques (une exposition photo consacrée à Jerry Schatzberg était d’ailleurs disponible durant le festival) et un lieu reconnu de balades et loisirs pour les familles alentours (et même parisiennes).
Avec Essonne En Scène, le domaine de Chamarande ajoute donc une nouvelle corde à son arc artistique, et l’Essonne à son offre culturelle.