RTL2 Essonne en Scène 2023 – Petit festival est devenu grand

Il est rare de pouvoir suivre l’évolution d’un festival depuis ses débuts. Essonne en Scène — désormais RTL2 Essonne en Scène — est une occasion unique d’observer la création et le développement d’un événement culturel de grande ampleur en Île-de-France. Après une première édition en douceur en juin 2019, une seconde annulée pour cause de pandémie et repoussée à septembre 2021, une troisième en 2022 de retour en juin affrontant une forte concurrence des autres festivals, cette quatrième édition qui s’installe définitivement en septembre signe avant tout un constat : le festival a désormais terminé de prendre ses marques. Et ce qu’il peut prendre maintenant, c’est son envol.

Programmation soignée

RTL2 Essonne en Scène s’attache depuis le début à mélanger têtes d’affiches nationales et talents locaux. Une recette qui fait ses preuves et encore plus pour l’édition 2023 : la première journée fut complète très rapidement début juillet grâce à l’enchaînement particulièrement cohérent Zaho de Sagazan / Juliette Armanet / -M-. La seconde le fut également, à quelques jours du début de festival, malgré un grand écart Pierre de Maere / Adé / Shaka Ponk, portant le tableau total des festivaliers au nombre record de 20 000. Autant dire que la mission d’élargir la zone d’attractivité de l’événement était remplie, y compris jusque dans l’anecdotique : même le président de l’association des Victoires de la Musique (Vincent Frerebeau) avait fait le déplacement jusqu’à Chamarande, dont il ignorait l’emplacement quelques heures encore avant sa venue.

Juliette Armanet a été particulièrement efficace sur scène

Logistique améliorée

Plus de monde, plus de besoins, plus de moyens. Sans surprise, la majeure partie des critiques concernait le stationnement et certains parkings plutôt éloignés, mais aussi une offre de transports en commun lacunaire avec des RER C manquant à l’appel.

Sur place heureusement, les festivaliers pouvaient respirer. Une aire de restauration très fournie se trouvait notamment à droite de la scène. L’attente — tant pour les repas et boissons, que pour les toilettes — était en moyenne très raisonnable. Seuls quelques reproches furent faits concernant les rares poubelles à disposition, et un tri des déchets relativement inexistant (un comble diront certains, vu le cadre bucolique exceptionnel qu’offre le domaine et qu’il convient de préserver). En revanche, la distribution de ponchos trouva elle aussi son public (ravi) lors de la performance de Zaho de Sagazan.

Certaines personnes ont préféré se fabriquer leur propre poncho

Et la culture dans tout ça ?

C’est un fait : aucune personne interrogée durant le festival n’avait visité l’exposition « Dans l’épaisseur de nos lisières, là où naissent les dragons » présente dans le château. Ce ne fut pas non plus notre cas, ce qui laisse supposer qu’Essonne en Scène est en train de devenir un festival « entièrement » musical, quand d’autres développent une philosophie multiple : le parisien écolo We Love Green, la voisine politique Fête de l’Humanité (qui se déroule également en septembre en Essonne dans la commune de Brétigny, à 20 kilomètres). Mais cette année, à Chamarande, la musique n’avait pas de concurrence. Le retour en images sur cette édition le montre d’ailleurs de façon évidente.

Avenir radieux

Avec un bilan aussi remarquable, c’est donc une évidence : RTL2 Essonne en Scène devrait repousser ses limites en 2024. Parmi les sempiternelles questions, celle d’un écran géant ou celle concernant la venue d’artistes internationaux non-francophones n’ont pas fait défaut. Mais l’organisation le promet : maintenant que les hésitations des débuts semblent derrière (2 ou 3 jours ? juin ou septembre ?) elle continuera de faire grandir le festival (et surtout sa jauge d’accueil) progressivement, sans prendre de risques inutiles. Les conditions sont désormais idéalement réunies.