La France, une culture graduée ?

Dans un grand mouvement estival, deux informations plus ou moins bien médiatisées se sont glissées dans vos journaux et/ou tablettes. Le mot dièse commun : Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.

D’un côté, suite au rapport de Pierre Lescure commandé après l’élection présidentielle de 2012, on range l’Hadopi dans un tiroir pour mieux la ressortir comme nouveau pouvoir du CSA. Soit. On arrange tout le monde en mettant ça au second plan sans totalement la faire disparaitre. Cette semaine, on apprenait que la fameuse riposte graduée, tant critiquée, suivait le même chemin. Plus de coupure de votre accès internet en cas de condamnation, mais une amende classique. Mais rassurons les lobbys, on continuera la chasse à l’internaute pirate. Histoire de faire durer quelques temps la lutte contre les utilisateurs (dans l’illégalité certes, mais l’usage.. bref) plutôt que d’envisager des solutions légales attrayantes. La chronologie des médias est encore protégée quelques temps, alors que d’autres pays se sont déjà lancées dans les sorties simultanées (même si des expérimentations existent en Europe).

De l’autre côté, dossier brûlant pour un gouvernement socialiste, la réforme de la convention collective de la production cinématographique, qui tendrait à imposer des minimus salariaux. Cette pratique, certes normale, se voit donc confirmée après l’intervention d’un médiateur (un monsieur très sympa sans doute) qui n’a pas changé grand chose : une convention choisie par la moitié du secteur, des petits producteurs fragilisées dans un système qui déborde de partout (trop de films diffusés, sans doute trop de films produits aussi…). Au lieu de rebattre les cartes avec tous les acteurs du marché, la gangrène s’installe dans le cinéma actuel, au nom d’une exception culturelle assez pratique pour s’y cacher, et on devient pessimiste sur l’avenir du 7e art dans l’Hexagone… tout en appelant à une réforme que beaucoup refusent. On se pose pour discuter ?

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