C’est le moment de retomber amoureux d’Agnes Obel. Avec Aventine, la Danoise signe bien plus que le successeur de son premier — et estimé — album Philharmonics, mais surtout un nouveau bijou au piano (principalement) pour raconter ses histoires.
Le talent de l’artiste s’exprime de différentes façons. Dès le premier titre, Chord, c’est avec un morceau instrumental (il y en a trois sur le disque) qu’Agnes Obel réussit à communiquer ses émotions, démontrant par-là qu’elle n’a absolument pas besoin de paroles pour le faire. Et pourtant les « phrases » semblent s’enchaîner avec une déroutante limpidité.
Comment ne pas frissonner également, quand suivent Fuel To Fire et Dorian, deux sublimes titres aussi envoutants que mélodiques et mélancoliques. C’est aussi grâce aux cordes (la puissance du violoncelle, les saccades des violons) qu’Aventine renforce ses morceaux, comme sur la chanson éponyme.
On ne saurait être complet qu’en mentionnant la voix si parfaite qui accompagne ces compositions. Un timbre qui parvient à être fragile et assuré à la fois, avec des variations qui prennent l’auditeur, comme les aigus dans The Curse par exemple (à voir en live ici).
Aventine est un album habité ; de souvenirs, de légendes. Et s’il ressemble à la bande originale de la vie d’Agnes Obel, tout le monde pourra reprendre ses morceaux pour en illustrer la sienne. L’artiste n’a pas fini de renouveler son art pour nous toucher au plus près.
4 / 5