C’est un album de 2004 (14 septembre), et pourtant c’est l’album de l’année 2005 sur Onlike. La faute à une sortie tardive (trop tardive) dans de nombreux pays.
Arcade Fire est né d’une jolie histoire d’amour entre Win Butler et Régine Chassagne qui se rencontrèrent au cours d’une soirée universitaire. Win monté à Montréal dans l’espoir de pouvoir faire connaître ses compositions tombe directement sous le charme de la demoiselle et surtout de l’artiste touche-à-tout qui à l’époque maîtrisait déjà le chant, le piano, la guitare, l’accordéon, la mandoline, la flûte, la batterie et l’harmonica. Inséparables, ils décident alors de former un groupe. S’ajoutent alors à la formation Will Butler le frère de Win pour assurer le clavier et les percus, le guitariste/pianiste/bassiste Richard Parry, le batteur/guitariste Jeremy Gara, la violonniste Sarah Neufeld et le bassiste/guitariste Timothy Kingsbury.
Eté 2003, le groupe canadien Arcade Fire est formé ! Win et Régine se marient en 2004 et donnent quelques mois après naissance à leur premier album, Funeral . Ce titre est du au fait qu’ils ont perdu trois de leurs proches pendant la période d’enregistrement de l’album. C’est donc pour leur rendre hommage qu’ils ont choisi ce titre.
Funeral , ce sont quarante-huit minutes d’excellence musicale. Neighborhood #1 (Tunnels), est une incroyable entrée en matière. C’est là où tout se joue pour l’auditeur : il aime ou il n’aime pas. S’il aime, il adorera tout l’album. S’il n’aime pas, il trouvera néanmoins son bonheur dans d’autres titres.
C’est à mesure que l’album défile que l’on prend conscience de sa richesse exceptionnelle. Neighborhood #2 (Laika), plus calme, donne une dimension plus mélancolique avec l’histoire de cet Alexander qui aurait du s’appeller Laika. Une année sans lumière est le premier titre qui comporte ce mélange d’anglais et de français (très accentué anglo-saxon dans l’intonation de Win). Un morceau encore plus calme, sauf sur sa dernière partie, qui lui donne un cachet supplémentaire.
Neighborhood #3 (Power out) contraste avec ce qui précède. Ce titre balance tout du long un rythme soutenu exceptionnel (ponctué par une guitare enragée) sur lequel il est difficile de ne pas se déhancher. Un énorme morceau. Neighborhood #4 (7 Kettles) est le dernier morceau de cette thématique sur le voisinage… qui ne se ressemble pas. Très posé autour de la guitare et des violons, il dégage lui aussi une atmosphère mélancolique. L’enchaînement avec Crown of love est réussi car le titre démarre aussi doucement que se termine le précédent. Mais Crown of love cache un extraordinaire final en apothéose (une minute d’exception), sur l’histoire de cette couronne tombée de la tête d’un amant qui demande pardon.
Wake up reprend la même recette : la majorité de la piste est plutôt répétitive et lente, puis c’est l’arrivée d’un final qui vient réveiller l’auditeur sur un rythme plus enjoué. Haïti révèle des sonorités acoustiques ; c’est le second titre qui mélange des paroles anglaises et françaises, chantées par Régine cette fois-ci.
Rebellion (Lies) porte magnifiquement bien son titre avec une musicalité tout en ascension et un rythme de marche et des choeurs donnant une impression de groupe en lutte. Plus loin, un violon vient donner une touche tragique à cet excellent ensemble.
Enfin, In the backseat vient clore l’album en beauté. Une voix féminine, une introduction épurée et à nouveau une musicalité qui s’enrichit au fil de la chanson. C’est imparable.
Le secret d’Arcade Fire est finalement très simple : un sens aigu du rythme et une parfaite maîtrise de la construction musicale pour capter ou re-capter en permanence l’auditeur. Se souvenir des pistes devient alors très facile, et la sensation de connaître l’album vient rapidement.
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