The Strokes – First Impressions Of Earth

First Impressions of Earth. Retenez bien ce nom, car jamais un album de The Strokes (il s’agit du troisième) ne se sera imposé de façon aussi évidente.

Vous avez peut-être découvert le nouveau cru du groupe au travers du premier single Juicebox, et il vous a laissé un arrière-goût insipide (à juste titre). Et bien réjouissez-vous, car il s’agit probablement de la piste la moins bonne de l’album, c’est dire sa qualité. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

Une belle tracklist de plus de 52 minutes. Sur le papier, tout cela est très correct.

L’abum commence par The end has no end. Non c’est vrai, le titre a été changé et il s’appelle désormais You only live once, mais comme son homologue précité auquel il emprunte sa construction et ses sonorités, c’est un monument. Mais à la différence de Room on fire (le deuxième album), il n’est pas le seul.

On passera donc bien vite sur Juicebox pour ne pas gâcher la belle histoire, et les amateurs de la basse iront plutôt écouter du côté de l’excellent On the other side, tandis que Vision of division replace immédiatement les Strokes au rang de leaders du rock « 2000 ». Mais ce n’est pas fini puisque Ask me anything, débarqué de nulle part (ou presque, c’est vrai) surprend à nouveau un auditoire conquis et désormais ouvert à toute proposition sonore du groupe.

Ainsi, les pistes s’enchaînent sans entâcher la qualité du disque, bien au contraire. Electricityscape est magistrale, Killing lies étonne encore par l’intimité que dégage Julian Casablancas sur un morceau pourtant beaucoup moins calme que Ask me anything. Certes, Fear of sleep fera peut-être de la concurrence à Juicebox pour le titre de moins bonne piste ; mais à ce niveau, plus rien n’est grave…

L’album se poursuit sur de l’excellence ; 15 minutes et Ize of the world sont magistraux (surtout le premier). Enfin, Evening sun pose un peu l’ambiance avant la conclusion par Red light qui semble tout droit provenir de Is this it, le premier album. La boucle est bouclée. The Strokes aurait pu être une trilogie, qui rappelerait à elle seule que « le retour du rock » est plein de groupes certes, tout aussi talentueux que parfois éphémères, mais ils n’auront sans doute jamais l’aura qui entoure le quintet new-yorkais le plus influent de ces 5 dernières années.

5 / 5