La mode des super-héros existe depuis longtemps dans le petit écran, annonçant une déferlante plus récente au cinéma qui a imposé les deux grosses écuries DC et Marvel au sommet du box office. Quelques outsiders ont même réussis à trouver leur place, à côté. Mais la nouvelle vision des studios les a incité à renouveler leurs voeux auprès du public, relançant donc plusieurs concepts plus ou moins liés à leurs grands frères de cinéma, locomotives marketing idéales.
Si du côté de Warner/DC on patauge encore un peu à créer un univers étendu, et en multipliant à l’envie les spin-offs et les dérivés, chez Marvel le plan semble bien construit. Des films lancés en « phase » (la 2e s’achevant cet été avec ANT-MAN), et un développement petit à petit. Après AGENTS OF SHIELD déjà à 2 saisons, et avant un deal sympathique avec Netflix (4 séries modernes autour de héros new-yorkais, à commencer par DAREDEVIL), Marvel s’offre un joli bonus, pont entre le premier film CAPTAIN AMERICA et sa première série : AGENT CARTER où l’exploration de l’après 2e Guerre Mondiale, époque peu explorée côté cinéma, et donc terreau fabuleux d’histoires formant la base de sa mythologie.
Et force est d’avouer que retrouver Hayley Atwell dans son rôle de Mata Hari américaine, après avoir perdue (pense t-elle) l’amour de sa vie, est plutôt agréable. Sans la pression du box office et du grand plan Marvel, voilà une série qui parvient à offrir de joyeuses aventures d’action et d’espionnage sans prise de tête. Et c’est bien une respiration inattendue pour un matériel Marvel trop souvent coincé entre l’épisode ou le film suivant/précédent, auréolé de quelques guests pour les fans (le papa Stark, le Howling Commandos…), qui sait profiter de son statut de mini-série.
Evidemment l’aspect carton pâte d’une série de network ne saura pas faire concurrence aux reconstitutions des chaînes du câble US, néanmoins AGENT CARTER sait jouer avec ce cadre, avec un second degré salvateur. Au final, Marvel réussit ici à séduire, et boucle un petit morceau d’histoire autour d’une héroïne à caractères. De quoi se dire qu’à côté de ses grosses machines, Stan Lee et ses amis ont encore la place de proposer du matériel un peu plus neuf.
3.5 / 5