Homeland – saison 4

Avouez… Avouez que vous n’y croyiez plus tellement, à Homeland. Surtout après une saison 3 en demi-teinte et amputée de l’un de ses personnages principaux, Nicholas Brody. Moi non plus, je n’y croyais pas. Mais c’est bel et bien une véritable renaissance qu’a connu la série avec cette saison 4 délocalisée cette fois au Pakistan avec son lot de grands classiques : prise d’otages, taupes infiltrées, surveillance, drones, attentats djihadistes (cet article vient d’être intercepté par les services de renseignements, bonjour).

Non ; ce que réussit surtout Homeland, en-dehors du deuil de Brody (et on le répète, ce n’est pas rien) c’est sa gestion parfaite des rebondissements, les gros comme les petits, parvenant à créer la surprise, à faire monter la tension, en nous laissant complètement embarqués et démunis maintenant que l’on sait que les scénaristes sont capables de faire sauter n’importe qui, y compris les plus importants.

Coup de génie, doublé d’une montée en puissance des personnages précédemment secondaires : Peter Quinn en premier lieu, qui passe sous le feux des projecteurs en agent aussi efficace qu’imprévisible ; et Andrew Lockhart, nouveau directeur de la CIA qui efface peu à peu son étiquette antipathique à mesure qu’il s’implique. Au premier plan, Carrie Mathison est malheureusement égale à elle-même c’est-à-dire… inégale. Et ça agace. Alors que notre roc, notre phare, notre Saul Berenson, gagne encore en profondeur psychologique. Le héros de Homeland, même s’il s’en défend et que la série ne le montre pas, c’est bien lui. Et l’on peut dire que cette saison 4 ne le ménage pas.

Seul faux pas dans cette saison alternant espionnage, thriller et carrément action (vous l’avez vu, le côté 24 Heures Chrono ?) : son épisode final, qui retombe comme un soufflé alors que ses prédécesseurs nous avaient complètement retournés et mis en stress. Bon, heureusement ce n’est pas fini, et la saison 5 s’annonce déjà comme l’un des grands rendez-vous de 2015. Vous êtes prévenus : avec Homeland tout peut arriver. Rares sont les séries qui ont réussi à surmonter l’inéluctable pente du déclin (qui arrive plus ou moins tôt au fil des saisons), celle-ci fait définitivement partie du lot.

4 / 5