La deuxième année de Mad Men s’installe confortablement dans nos télévisions. La série est désormais bien connue, et truste les premières places des critiques. On retrouve donc Don Draper et sa clique, quelques mois après la fin de la saison 1.
Oui, Mad Men s’autorise l’ellipse temporelle. Là où certaines séries jouent sur les deux mois d’été, ou enchaînent directement, Mad Men prend le pouls de son époque. Direction donc 1962, et la fameuse crise des missiles, alors qu’on les avait quittés sur l’élection de Kennedy fin 1960. Chez Sterling et Cooper, rien n’a changé. Toujours et encore la publicité, l’équipe des créatifs et les gestionnaires de portefeuilles. Mais la Révolution guette. Draper d’une part, toujours aussi taciturne et solitaire, voit sa femme le quitter. Un mari jaloux, qui plus est client et acteur reconnu, va parler à Betty et c’est le drame. Draper est éjecté du domaine familial, et se prend une chambre en ville. L’occasion pour lui d’un petit tour en Californie, où il est prêt à tout remettre en cause. Surtout dans un contexte de guerre froide où le monde pourrait basculer voir s’éteindre. Finalement il reviendra à New York, et c’est l’annonce de la grossesse de Betty qui les remet ensemble (l’enfant est évidemment le sien, par chance). Voilà donc Don Draper de retour au bercail, mais dans une ambiance au couteau. On verra ce que cela donne.
De l’autre côté, il revient en fin de saison chez Sterling-Cooper pour apprendre la fusion de la société dans une plus grande, anglaise. Étonnant, mais pas impossible. Il gagne ainsi une belle somme, mais peu en accord avec les nouvelles directives moins « artistiques », il claque la porte. Dans les épisodes précédents, on aura pas vu grand chose si ce n’est l’évolution faire son œuvre ; Pete est de plus en plus un enfoiré, Peggy monte les échelons (avec un prêtre sur les talons, interprété par Colin Hanks, fils de Tom), et Sterling quitte sa femme. Rien ne change trop dans le formalisme de la société américaine des 60′, mais on sent le frémissement s’accentuer. Les femmes divorcent ou virent leur mari, cherchent les aventures. Les affaires deviennent internationales, les réflexions mondiales. Si Cuba et l’URSS sont des ennemis, c’est le grand questionnement pour les américains. Si Mad Men pouvait continuer comme cela et nous montrer l’évolution des mœurs jusqu’à maintenant, ce serait plutôt incroyable.
Dans tout ça, reste l’énigmatique Draper, dont on découvre la double vie. Ou plutôt les raisons de sa double identité. Sans être dévastatrice, cette nouvelle creuse le mythe, et nous montre que le bonhomme n’a qu’une seule valeur : la famille. S’il excelle dans son métier, ça n’est pour lui qu’un moyen de gagner sa vie. La preuve, il plaque tout. De quoi sera fait la saison 3? Mystère, mais c’est à venir.
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