Marseille – saison 1 : l’échec sidérant de Netflix

Pas de chance pour la production audiovisuelle française : l’ambition d’être la première série internationale du géant de la SVOD Netflix s’écrase en quelques minutes dès le premier épisode de MARSEILLE lancé. Avec une volonté de vouloir copier des modèles américains (en ignorant totalement les réussites purement françaises), la série pilotée par Florent Emilio Siri se révèle être un échec cuisant et sans appel.

Projet initié en France, avec force d’annonces côté auteurs et casting (Gérard DepardieuBenoît Magimel, Géraldine Pailhas…), on pouvait y croire. Le pedigree du diffuseur, Netflix, suffisait à garantir la qualité finale (d’autant plus que des productions comme NARCOS était coproduit par les français de Gaumont, également producteur d’HANNIBAL). Seulement voilà, la belle histoire connaît un deuxième chapitre bien moins glorieux. Sitôt la diffusion annoncée, la communication autour du projet semblait hésitante. Deux présentations à la presse tournaient court autour de discours convenus du réalisateur et des pontes du marketing. Bilan, une rumeur négative.

Car oui, MARSEILLE n’a rien de comparable avec ses grandes soeurs américaines (pour garder la filiation américaine). Avec une volonté de vouloir copier la complexité et la gravité des grandes séries, les acteurs surjouent, les dialogues tentent d’être percutants et… Rien ne fonctionne. Des comédiens un peu perdus (Depardieu erre littéralement dans les décors…), des enchaînements de scènes qui tournent au ridicule, des dialogues et des situations lorgnant vers le vulgaire, de nombreux indices font comprendre la prochaine diffusion de MARSEILLE sur TF1. Plus proche en effet du soap et ses rebondissements anarchiques, que du grand drame léché (même si le schéma de la série rappelle furieusement BOSS), MARSEILLE emmène tout le monde dans sa chute, entraînant le spectateur fasciné dans 8 épisodes de moins en moins crédibles.

Et c’est dommage. D’une part pour la volonté de Netflix de produire à l’international, et qui va sans doute resserrer la surveillance autour de leurs prochaines projets. Et d’autre part pour la filière française qui voit ici le modèle des grandes séries échouant à convaincre (et ce n’est pas la seule récemment, quand on voit le résultat de SECTION ZERO sur Canal+ ou TREPALIUM sur Arte).

Et c’est dommage aussi car de nombreuses séries françaises ont été de grandes réussites en touchant aux mêmes thématiques : LA COMMUNE ou REPORTERS, ENGRENAGES, et plus récemment BARON NOIR. Il y a de quoi faire en France, MARSEILLE est le signal d’alarme qu’il ne faut pas sauter d’étapes dans nos ambitions de conquérir le monde, à commencer par réfléchir à la qualité de nos programmes plutôt qu’à l’affiche.

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