Le rattrapage de l’été, et non des moindres. The Shield a marqué les esprits. Un rapide coup d’oeil suffit à montrer qu’effectivement, la série a en son sein une grande griffe télévisuelle. Percutante et réaliste, ça vous sort les tripes en 13 épisodes qui font monter la pression petit à petit.
Vic Mackey est à la tête d’une unité antigang de L.A. appelée la Strike Team. Avec ses propres méthodes qui flirtent avec les limites du système, il tente de résoudre les crimes et de maintenir une certaine paix entre les criminels et la société, en négociant quelquefois avec des truands parmi les plus crapuleux. Loin d’être un tendre, il arrive cependant à avoir des résultats. Mais lorsque son capitaine essaie de l’inculper pour certains faits .. délicats.. Vic doit en plus des problèmes d’une banlieue parmi les plus violentes, sauver son badge et ceux de ses amis.
On nage en plein western moderne. The Shield n’est pas conseillé aux plus jeunes ; corruption, meurtre, prostitution, drogues.. parsèment les histoires parmi les plus glauques, dans une mise en scène des plus réalistes qui ne nous cachent rien. Véritable claque visuelle et identitaire, The Shield colle des images sur les infos qu’on peut entendre à longueur de journée dans nos télévisions. Travail des flics au quotidien, ou tragédies modernes sont l’habituel mélange de chaque épisode. On suit ainsi chacun des policiers « classiques » enquêtant sur des problèmes de voisinage ou répondant à des appels du 911 (le numéro d’urgence américain), et en face la Strike Team tentant d’aller au coeur du problème (souvent lié à ses propres méthodes expéditives ou ses erreurs précédentes) pour sauver les meubles. Finalement on ne sait plus trop qui fait le plus de tort à la communauté. On passera sur les habituels magouilles supplémentaires de chaque personnage, ou presque, afin de tirer gloire d’une arrestation ou augmenter son profit personnel. The Shield ne fait pas dans le gentil, et on s’en rend compte très vite.
Ce qui étonne le plus avec la réputation de la série, c’est que son personnage principal n’est pas qu’une brute épaisse, mais un père de famille des plus ordinaires et fidèles, qui regrette de ne pas passer plus de temps avec ses enfants ou se documente pour comprendre la maladie de son fils. Un père donc. Mais Vic, surpassé par son travail et les enjeux liés à sa main mise sur le monde criminel notoire, ne peut évidemment pas s’absenter lors des crises récurrentes et violentes de son commissariat. Le double final de la saison fait monter le paroxysme de la série en montrant une banlieue en proie à la violence et l’anarchie après le meurtre de plusieurs civils et policiers. Dans tout cela, la corruption partant du haut de la hiérarchie et la lutte de Vic pour que ces méfaits ne remontent pas à la surface, on ne voyait pas arriver le pire : la perte de sa famille. Pas une perte totale, mais après avoir réussi in extremis à nettoyer le quartier, Vic se rend compte que sa femme, exaspéré d’être gardée hors des secrets de son mari, à quitter la maison avec enfants et bagages. Vic le dur s’écroule. Reste qu’une seule chose.. Son badge et son flingue.
5 / 5