Fernand Lopez, l’homme de l’ombre du MMA

Les hommes de l’ombre. Ils sont rarement mis en avant et pourtant si les athlètes en sont là où ils en sont c’est grâce à eux. Au coin d’un ring, derrière une cage, un sac de frappe ou un chrono à la main, ce sont eux qui forment l’élite de demain.

Fernand Lopez fait partie de cette catégorie. Nous le voyons peu et pourtant il est partout à la fois au travers un jab, un crochet, une prise au sol. A la tête de la MMA Factory, il a su imposer ses athlètes parmi les meilleurs et à fait de son club, une référence en la matière en France et à l’international.

Entre deux entraînements et compétitions, il a pris le temps de se confier pour Onlike.

Rencontre avec un homme de l’ombre.

1° Monsieur LOPEZ, vous êtes directeur sportif au MMA FACTORY (Ex CrossFight). Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai connu le MMA sur le tard. Je viens d’un cursus d’ingénierie en électrotechnique à la base. Je travaillais essentiellement sur la programmation des ascenseurs et des automates type laverie automatique. J’ai découvert le MMA il y a 10 ans. J’ai fait une modeste carrière en tant que professionnel pendant 7 ans. Au bout de 4 ans de pratique, j’ai eu un coup de foudre pour la transmission, la pédagogie et la didactique. Je me suis donc attelé à passer un maximum de diplômes autour des sports de combats.

A chaque fois, je partais du 1er diplôme fédéral de chacune des disciplines pouvant être une composante du MMA, jusqu’au plus haut diplôme d’état du ministère des sports dans cette même discipline. Je l’ai fait en lutte, en Grappling, en Muay Thaï et même sur des diplômes non étatiques des autres facteurs de performances comme la préparation, la nutrition sportive, les massages etc.

Puis, pour mieux comprendre le développement de la pratique de masse, j’ai accepté des propositions à des fonctions de développement dans différentes fédérations. C’est ainsi que j’ai été formateur de cadre à la Fédération française de lutte, responsable technique nationale à la même fédération pour le Grappling.

Expert mondial auprès de la fédération internationale de lutte sur les disciplines non olympiques, j’ai été vice président de la commission française de MMA et responsable de formation au sein de cette même commission. J’ai été formateur de cadre pour les BPJEPS AGFF et DEJEPS Haltérophilie et préparation physique à l’INSEP (CESA). J’ai été responsable de formation à la FFKMDA (Ex FFSCDA) sur la région d’ile de France.

Fort de cette expérience, j’ai décidé avec un ami, Vincent TREBAOL, d’ouvrir un complexe sportif privé sur Paris qui développerait la pratique de masse de sport de combats modernes et qui serait en même temps un temple de la préparation physique.

2° Vous comptez dans votre club de nombreux combattants évoluant à l’UFC ou ailleurs. Comment gérez-vous les entraînements et carrière de chacun ?

Le MMA FACTORY a effectivement la plus grosse concentration de sportifs de haut niveau en MMA, mais compte aussi plusieurs centaines d’adhérents représentant tout le panel de la population française : des personnes désireuses de s’amuser, de prendre soins de leur corps, de sortir de leurs sédentarités en découvrant tout simplement les sports de combats.

Je suis aidé d’un staff très qualifié pour gérer chaque individu de la structure en donnant des prestations adaptées et individualisées. Le staff est composé de plusieurs entraîneurs (8 en tout), 5 préparateurs physiques, 1 préparateur mental, un ostéopathe, un professeur d’anglais pour la remise à niveau et le média-training.

Tout ce staff est chapeauté par mon collaborateur Kamel Khalfi.

Chaque département à un responsable :

  • Le MuayThai FACTORY est géré par Rodrigo Alamos
  • La Submission FACTORY gérée pas Thomas Loubersanes
  • Le Krav Maga FACTORY géré par Arnaud DE FURSAC  etc…

3° Comment avez-vous vécu l’éviction de Mickaël LEBOUT de l’UFC ?

Dur…

Dur parce que, même si c’est la règle du jeu du fait de pouvoir sortir à tout moment, il a fait des performances tout à fait honorables. Il prend son premier combat face à un TOP 30, Moraes, qui fut une proposition de dernière minute. Malgré  ça, il perd sur un combat très serré. Son deuxième combat, il le gagne face à un mec qui à littéralement détruit un autre français sur son deuxième combat. Il perd le 3ème, tout comme le premier, via décision sur un combat très serré face à un TOP 20. Du coup, je ne peux m’empêcher de penser qu’on aurait pu lui laisser une autre chance. Il n’a jamais été à ses 80% à l’UFC. Il en est sorti sans avoir battu les vieux démons de l’octogone qui font peur et inhibent les qualités des athlètes.

Je tiens à l’aider à y revenir en 2017.

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4° En seulement quelques années, le club est devenu une référence en matière de MMA et d’apprentissage du sport. Quel fut l’élément déclencheur d’un tel succès ?

Il n’y a pas de miracle, c’est le travail !!! Tous les acteurs du MMA FACTORY travaillent d’arrache-pied.

La plupart des entraîneurs font autre chose. Moi, mon métier et ma mission, c’est de planifier les carrières de mes élèves 24h/24, 7j/7. Il est très difficile concurrencer ça. Un point à été mis sur le perfectionnement d’une nouvelle génération de coachs au MMA FACTORY. C’est la clé de voûte de l’expansion. Le fait que ces derniers soient autonomes nous permet aujourd’hui de pouvoir, nous accompagner des combattants sur différents events et ce de manière simultanée ! Et par la même occasion de ramener de très bons résultats !l La Factory c’est une « usine » qui fait de la quantité la qualité.  

5° Dans une précèdente interview, Nordine Taleb nous disait que la reconnaissance du MMA en France doit avant tout passer par une mise en avant de nos athlètes français. Que pensez-vous de la médiatisation du sport et de nos athlètes en France ?

En effet, je le rejoins, c’est l’un des axes du développement. Mais l’atteinte de la reconnaissance reste multi-factorielle. Il faut éduquer les autorités, le grand public et les médias sur ce qu’est réellement le MMA. Il faut se confédérer afin de parler d’une seule voix.  

6° D’après vous, par quels moyens le MMA pourra être reconnu un jour en France ?

Il y a eu beaucoup d’avancée. Les articles de presse sont de solides indicateurs de la place du MMA en France. Il y a eu beaucoup d’actions éducatives pour le MMA comme par exemple : le MMA BEACH TOUR. Il y a des actions de formations de cadres et de moniteurs de MMA depuis des années.

D’ailleurs, une célèbre école de formation, CHALLENGE ACADEMIA , qui a fait ses preuves en cordonnant des formations au sein de plusieurs fédérations de sports de combat, ouvre deux promotions de diplôme de moniteur de MMA et manager de MMA. J’y interviendrai et je peux vous dire que le ruban pédagogique est très intéressant.

Mais je reste persuadé que la véritable reconnaissance passe par la multiplication de compétitions de MMA (niveau amateur et professionnel) ainsi que le courage des chaînes de télévision en osant diffuser le MMA qui en réalité n’est même pas interdit formellement par le CSA.

7° J’ai pour coutume de laisser le dernier mot à la personne interviewée. A votre clavier !

Merci à vous pour le travail que vous faites, c’est ça le cœur même de l’évolution du MMA. Merci à l’équipementier REEBOK France sans lequel, MMA FACTORY ne serait pas ce qu’il est.

 

Pour toutes informations concernant la MMA Factory voici leur page Facebook, Twitter et Instagram.

 

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