S’il fallait nommer un bout du monde, l’île de Pâques pourrait revendiquer le titre ! C’est l’île la plus isolée de tout continent connu, elle est chilienne politiquement mais polynésienne d’inspiration (espagnol parlé, anglais voir français compris par moment). Une solution viable pour y parvenir : un vol de plus de 5h30 et 3500 km depuis Santiago du Chili ! Ou un aller-retour de Tahiti, à 2500 kilomètres de là…
L’île de Pâques n’est donc pas une destination commune. Objectif d’un long (et multiple par les vols) voyage, Rapa Nui est un bout de terre perdu au milieu du Pacifique, d’une vingtaine de kilomètres carrés où d’étranges statues se dressent fièrement face et dos à l’océan : les Moaïs. Découvrir l’île, c’est aller au-devant d’une culture iconoclaste, héritière de la Polynésie, au folklore unique et loin de tout.
L’île de Pâques : conseils préparatoires
Qui dit île, dit vie chère. Pour Rapa Nui, un budget important est à prévoir.
Sites culturels // Depuis 2007, l’île est enregistré au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un parc avec plusieurs sites à visiter. Les sites sont bien encadrés et leur accès se fait grâce à un « pass » que vous pouvez acheter dès l’aéroport ou lors de votre première visite. Il vous en coûtera 45 000 pesos (80 dollars) par tête. Le pass est valable 10 jours.
1000 peso chilien = 1,35 euro
Lors de vos visites, il vous sera systématiquement demandé et chaque site vous apposera un tampon (collector !) pour valider votre passage. Précisons que deux sites peuvent être visités qu’une seule fois : Orongo (le volcan au sud) et Rano Raraku (la carrière des Moai). Cafés et souvenirs sont présents sur chaque site majeur.
Vie quotidienne // Les hôtels sont nombreux, avec vue sur la mer ou petit logement en ville, c’est à choisir. Les restaurants prévus pour les touristes sont nombreux et de qualité : les plats sont excellents mais coûteux. Mieux vaut payer en pesos chiliens qu’en dollar, vous économiserez 20% à chaque règlement.
N’hésitez pas à embarquer avec vous de quoi vous confectionner certains pique-nique pour économiser un peu. L’autre possibilité consiste à manger léger et peu cher le midi, par exemple des empanadas. Pour un budget moyen, un dîner coûtera aux alentours de 30 euros par personne. Quelques commerces en ville vous permettent de faire des courses
Souvenirs // En ville, les boutiques de souvenirs sont nombreuses, et un bureau de poste est situé près de la caserne des pompiers ; demandez-leur le tampon pour passeport contre un petit pourboire !
Météo // Attention, hémisphère sud oblige la météo se révèle souvent capricieuse. En juin, c’est l’hiver : une quinzaine de degrés en moyenne. En décembre il fait bien meilleur. Vous serez assez tranquille en dehors des périodes de vacances scolaires et ne serez pas toujours dépaysé : plusieurs restaurants ou hôtels français ou belges existent sur place.
Premiers pas sur Isla de Pasqua
L’île ne dispose que d’une seule ville, Hanga Roa, et d’un aéroport. Vous repérez sera facile, et trouver un hôtel/auberge de jeunesse également. Les sites classiques de réservation fonctionnent bien, le séjour était très confortable à l’hôtel Manavai, parfaitement situé au cœur d’Hanga Roa. Si le village présente peu d’intérêt, c’est là où vous vous restaurez et où vous dormirez, dans le coin sud-ouest de l’île.
Des tours de l’île de Pâques sont organisés mais vous pouvez aussi louer un véhicule : vélo, scooter (notre choix), quad ou voiture qui vous permettront de parcourir les quelques routes de ce bout de terre en toute indépendance. Des guides ou visites à cheval sont également possibles. Précisons que la station de gaz est à la sortie de la ville, et que l’essence pour notre scooter s’est révélée très peu cher.
L’île de Pâques est un morceau de terre isolé, mais depuis les premiers bateaux qui l’ont découvert la végétation a repris ces droits. Quelques cultures et animaux occupent l’espace librement et il n’est pas rare de croiser vaches et chevaux en liberté au bord des routes. Prudence donc !
Sur place, les touristes privilégient des séjours de trois nuits, ils permettent en effet de découvrir tous les sites majeurs et les plages. N’hésitez pas à vous aventurer sur certains chemins, partiellement accidentés mais au bout desquels vous découvrirez les merveilles de Pâques.
Les Moaï, Ahu et la culture Pascuan
Malgré les courtes distances (18 kilomètres d’Hanga Roa à la seule plage disponible au nord : Hanakena) Rapa Nui demande quelques jours pour tout découvrir. Sur chaque site, les spécificités historiques sont impressionnantes, et on découvre un vrai sens du patrimoine. Déterminés à ne pas abîmer ce qui reste de la fragile culture locale, les sites imposent un vrai respect des visites (notamment sur les déchets).
Pendant trois jours, nous avons choisis de diviser nos visites selon leur importance et le temps nécessaire. Bonne nouvelle, nous avons pu refaire certains sites plusieurs fois !
Premier jour : d’Hanga Roa vers l’est.
- Vaihù / Hanga Te’e, Akahanga : deux premiers sites pour vous familiariser avec la côte, une vue magnifique sur le Pacifique et des premiers Moaï, ces fameuses statues qui font toute l’originalité de l’île. Ici ils sont couchés sur le ventre, comme beaucoup d’entre eux qui n’ont pas été relevé au 18ème siècle.
- Rano Raraku : un lieu essentiel. Sur les flancs du volcan étaient situé la carrière de fabrication de Moaï. Vous y verrez des dizaines de statues, certaines debout et d’autres couchées, ainsi que des Moais en cours de fabrication, et dont les tailleurs semblent s’être évaporés… Sur un autre sentier vous pourrez découvrir le volcan éteint à l’intérieur duquel réside un lac. Comptez deux heures pour en savourer tout le charme.
- Tongariki : sans doute le lieu le plus magique, avec ces quinze Moaï alignés près du volcan Poike, tournant le dos à l’océan. Ce sera notre premier choc et notre dernier site visité avant le départ.
Deuxième jour : randonnée vers les sommets de l’île
- Ahu Akivi, Maunga Terevaka : le site de Ahu Akivi présente cinq Moais de la deuxième génération (XVème siècle) qui sont les seuls de l’île à regarder vers la mer. C’est depuis ce site que vous pourrez monter jusqu’au sommet de l’île : Terevaka. C’est une vaste coline qui vous demandera une bonne heure de marche (trois heures aller et retour, en moyenne), mais quelle vue ! Un moyen unique d’avoir une vue à 360 degrés sur Rapa Nui.
- Orongo, Rano Kau : ce volcan éteint est plus facile d’accès car on peut s’y rendre avec des véhicules. Une fois arrivé au sommet vous pourrez découvrir un site antique religieux ainsi qu’une vue magnifique sur le sud de l’île et sur le cratère contenant un lac. « A couper le souffle » ne serait pas de trop !
- Vinapu : en descendant d’Orongo, passez au sud de l’aéroport sur le site de Vinapu. C’est un site particulièrement important mais isolé des autres visites, et souvent oublié. Au programme, le seul Moaï féminin et de nombreuses questions à résoudre sur la culture pascuane.
Troisième jour : lever de soleil et dernier tour sur l’île de Pâques
- Anakena : c’est sûr, une plage au bord du Pacifique, ça a du charme. Anakena est l’un des seuls lieux de villégiature de l’île… Sable fin, palmiers, cafés alentours… On peut en profiter au lever ou au coucher du soleil, pour plus de magie.
- Ovahe, Te Pito Kura, Papa Vaka : le nord-ouest de l’île regorge de plusieurs sites intéressants où se promener, notamment la baie de La Pérouse, ce capitaine de frégate français passé par là vers 1784. La route se fait vers le sud, vous ramenant vers la ville en vous faisant bénéficier de ces magnifiques paysages.
- Tahai, Hanga Kio’e, Ahu Tepeu : il fait bon se promener sur la côte près d’Hanga Roa, où résident plusieurs Moaï et un musée dédié. Sans doute à faire sur un petit morceau de journée, juste après ou avant l’hôtel ! C’est l’endroit le plus facilement accessible à pieds depuis la ville.
Pâques, c’est donc un vrai territoire de découverte et la sensation d’explorer une culture en vase clos. De nombreuses questions sont encore à l’étude de la part d’universitaires et archéologues ; pour le reste, on y séjourne avec l’idée de se perdre au croisement de plusieurs influences, et une envie certaine de s’oublier loin de tout. Un vrai dépaysement au cœur de Pacifique !
Nb : lors de votre arrivée au Chili la douane vous remettra un récépissé touristique, format ticket de caisse, en réalité très utile. Il s’agit de votre visa touristique, le Tarjeta Unica Migratoria. Ne le perdez surtout pas, il vous sera demandé à la sortie du pays. A défaut, vous pourrez demander une copie à l’aéroport, ou plus prudemment à Santiago dans un des postes de police certifiés (un bureau existe au moins au Eleuterio Ramirez, 852).
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