Soutenons le cinéma français. Il faut certains films qui tentent des choses, quitte à ne pas être de totales réussites. Si LA CONFRERIE DES LARMES aurait pu être de ce registre là, le film se résume à de belles idées qui s’écroulent d’elles-mêmes. Le spectateur, incrédule, regarde Jérémie Renier courir après le scénario sans pouvoir le sauver.
Et pourtant, quel gâchis. Car il y a de l’idée dans cette CONFRERIE DES LARMES. Un ex-flic, père et veuf, un peu en marge, retrouve l’espoir dans un travail original ; attendre dans un bureau vide l’appel d’un employeur anonyme pour livrer de mystérieuses malettes en échange de sommes d’argent hallucinantes. Soupçon d’illégalité, jeu machiavélique et curiosité naturelle, le film joue la carte du thriller tel que pourrait l’imaginer Christophe Grangé. Et on s’accroche : voir le héros, forcé d’accepter, tombé dans les engrenages d’une organisation inconnue. L’étrangeté de l’ensemble attise la curiosité jusqu’à retomber rapidement lorsque l’auteur commence à dévoiler les secrets de son histoire, et enlever à son film toute intelligence.
Il faut un peu de suspense, ou de mystère, dans un scénario. Passé la moitié du film, et la mise en place plutôt excitante de ce VRP de luxe avec ses malettes et ses liasses de billets, le film glisse sous le poids de son histoire et vire dans l’absurde. Le méchant, le pourquoi, le comment, rien n’est vraiment expliqué avec le temps nécessaire, et nous est présenté à la va-vite comme si tout était normal. Manque de chance, le changement de ton et de rythme ne fonctionne pas du tout. Pire, les dernières scènes annulent toute la pression accumulée jusqu’ici, plongeant dans le ridicule. Voulant à tout prix présenter la face cachée de son histoire, LA CONFRERIE DES LARMES déballe tous ses secrets de fabrication. Le spectateur, incrédule, n’en demandait pas autant.
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