DUNE, l'ambition (pour moitié achevée) de Denis Villeneuve

Rares sont les oeuvres faisant fantasmer autant de créateurs (dans la même catégorie, AT THE MOUNTAINS OF MADNESS de Lovecraft ?) : DUNE revient sous la direction du canadien Denis Villeneuve. Après l’adaptation 80′ de David Lynch, excusez du peu, l’attente était forte. Et elle est récompensée.

Ne pensez pas pour autant que Denis Villeneuve contemple DUNE comme il a pu être timide sur BLADE RUNNER 2049. On peut d’ailleurs aisément imaginer que ses derniers films, très axés SF, orientaient et préparaient tout son travail pour adapter le premier volume des livres cultes signés Franck Herbert. Un deuxième volet est envisagé pour compléter, si succès, ce premier film qui se termine bien trop promptement.

C’est sans doute le plus difficile : comment rendre compte d’un univers aussi sombre et pessimiste, d’une galerie de personnages, amis ou antagonistes, clans ou alliés, de conflits spatiaux et temporels complexes ? GAME OF THRONES a mis 8 ans à se dérouler, DUNE vous demande un peu plus de 2h pour sa première partie. Et Villeneuve ne chôme pas. Avec un partis pris minimaliste (certes à 150 millions de dollar, mais esthétiquement réduit au minimum), l’auteur-réalisateur reprend ses designs de PREMIER CONTACT et son approche néo-futuriste à l’opposée total d’une foire multicolore à la STAR WARS. Villeneuve fait dans l’épure, le grandiose, les protagonistes face à l’immensité des décors et des vaisseaux.

Et l’ambition est belle ! Si on doit ronger son frein face à un cliffangher (très télévisuel) forcément frustrant, DUNE est bel et bien l’oeuvre de hard science-fiction qu’on attendait – et une adaptation moderne sans concession, sombre, politique jusqu’au-boutiste. A cet égard Villeneuve semble donc l’homme de la situation, le réalisateur avec une vision qui a ici atteint son sommet après plusieurs haltes en chemin – avant d’en viser d’autres.

4 / 5
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