Il y a 3 ans, le jeune protégé de Peter Jackson, Neill Blomkamp, 33 ans, nous avait présenté un très bon film de SF, District 9. On l’attendait avec impatience, il revient avec un scénario original (ce qui en soi est devenu si rare qu’il mérite d’être souligné), toujours dans le genre de la science fiction et toujours avec ce thème de la ségrégation ancrée dans son histoire, celle de l’Afrique du Sud dont il est originaire.
L’action se situe en 2154. Les pauvres vivent sur Terre. Elle ressemble à un bidonville immense, surpeuplé et interminable. Les plus fortunés vivent dans une station spatiale appelée Elysium. La particularité des habitants d’Elysium est une forme d’immortalité. Ils possèdent tous une « medbox », sorte de machine agissant sur les cellules pour les réparer. On suit Max qui vit à Los Angeles, mais qui depuis toujours est fasciné par Elysium où il rêve d’aller.
Pour son second film, Neill Blomkamp a de nouveau engagé Sharlto Copley. C’est l’une des grandes idées du film. Il campe un mercenaire détestable et pour l’occasion nous ressort son délicieux accent afrikaner. Matt Damon, quant à lui, est saisissant dès son premier regard. Il ne dit pas grand chose mais retient toute notre attention.
Malgré des personnages assez lisibles, et sans tout dévoiler, la politique est un thème bien exploité du film. Il est toujours question d’apartheid. Le scénario dans sa globalité (que je rappelle est original), pourrait sembler facile et l’issue courue d’avance. Or il nous réserve pas mal de surprises. Car si la fin est prévisible, le chemin qui nous y mène est semé d’embûches. Parfois le voyage est plus intéressant que la destination, avec Elysium, c’est le cas.
Avec un budget trois fois plus élevé que celui de District 9, on pouvait s’attendre à en prendre plein les yeux. Le film emprunte un univers similaire sur Terre, même poussière, même artillerie, mêmes bidonvilles… Mais il nous éblouit dès que l’on décolle. Les vues de notre planète prises de la station spatiale sont ahurissantes. Neill Blomkamp joue avec les caméras, utilise des plans de caméras de surveillance, s’amuse à en faire vibrer d’autres dans le feu de l’action. Comme si la chaleur de la Terre et la tension du personnage se dévoilaient à l’écran. On notera aussi l’utilisation de lumières bleues (lens flare), pas très utiles mais comme c’est tendance dans le cinéma de SF, on lui pardonne.
La grande force de Elysium est de nous faire entrer dans un univers nouveau, jonché de détails familiers et crédibles. Sur ce point, c’est une gigantesque réussite.
Avec une excellente idée de départ, une réalisation talentueuse et un casting appréciable, Elysium est un bon film de SF. Il donne du souffle au cinéma américain du moment, parfois trop figé dans les remakes, reboots et autres sequels. La faiblesse des personnages est vite oubliée, ce sont les images de la Terre et de Elysium qui reste en tête.
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