Se terminant sans réellement de surprises, 2016 ne serait pas une grande année cinéma, dixit les spécialistes. Mais malgré tout, il était possible d’y trouver de bons films, et même quelques pépites. Si on aura adoré le retour des Danny Boyle, Jim Jarmusch ou Paul Verhoeven, voir la confirmation du talent des Denis Villeneuve ou Jeff Nichols, qui ont tous su mettre en avant leurs comédiens et comédiennes, c’est peut être l’annonce du déclin des gros films qui aura marqué l’année. Sans perdre beaucoup d’argent au box office, ils n’auront pas dessinés de grandes tendances, ni de jolis signes pour la suite de nos franchises adorées.
Revoir les top cinéma 2015 / 2014 / 2013.
MELTING POT
Voici les 10 à retenir, pas forcément dans l’ordre, après sondage auprès des principaux rédacteurs ciné, et qui vous donneront quelques priorités de rattrapage en 2017 (dont 2 films sud-coréens très forts) :
- Steve Jobs : pour le génie de Danny Boyle derrière la caméra, un Fassbender habité devant, et un film passé en début d’année qui reste malgré collé à nos mémoires,
- Mademoiselle : l’esthétique sublime et le traitement sulfureux de Park Chan-Wook aura réveillé la Croisette, et confirmé l’importance de son auteur et de ce pays de cinéma,
- Aquarius : un brin de Brésil est venu illuminé les cinémas français et étrangers toute l’année, de sa sélection en festivals à sa sortie en salles,
- Elle : le retour de Paul Verhoeven n’est pas passé inaperçu, ni sa capacité à faire du cinéma français bien plus intriguant que la plupart de nos films,
- The Strangers : autre belle réussite sud-coréenne, voici un thriller fantastique qui ne devrait pas vous laisser de marbre,
- Nocturama : le retour de Bertrand Bonello avec une fable moderne cherchant à dépasser le contexte dans lequel elle s’inscrit,
- In Jackson heights : le travail naturaliste de Frederick Wiseman fonctionne toujours autant,
- Everybody’s wants some : auteur multiple, Richard Linklater s’offre une suite à DAZED & CONFUSED avec un aspect 80′ vintage particulièrement revigorant,
- Ma vie de courgette : une des émotions de l’année pour ce dessin animé franco-suisse,
- Sunset Song : une plongée sublime dans la campagne anglaise du début du XXe siècle.
Et pas loin on notera aussi : Juste la fin du monde, Mr Gaga, sur les pas de Ohad Naharim, Le bois dont les rêves sont faits, Ave, César !, Kaili Blues, The Revenant, Premier Contact, Clash, Peur de rien et Paterson.
Le réalisateur de l’année : Paul Verhoeven
C’est l’année du retour en grâce pour Paulo, et c’est presque facile de le dire : il vient de remporter le Golden Globe du meilleur film étranger, accompagnant sa comédienne dans ces récompenses hollywoodiennes. Réalisant un film français sans doute meilleur que ce que pouvait offrir le cinéma hexagonal dernièrement, il nous offre un polar énigmatique, sulfureux, une danse malicieuse dont on ne ressort pas indemne. Elle, c’est lui.
Mais aussi Richard Linklater, Danny Boyle, Jim Jarmusch, Jeff Nichols…
L’actrice de l’année : Amy Adams
Elle est lumineuse, et sans trop se montrer était partout : dans la suite de MAN OF STEEL s’interposant comme elle pouvait dans un combat titanesque de deux figures de DC COMICS, symbole de tous nos sentiments dans ARRIVAL (PREMIER CONTACT) et presque en 2016 figure sombre du deuxième long métrage de Tom Ford, NOCTURNAL ANIMALS. Formidable, voir presque indispensable Amy Adams.
Mais aussi Isabelle Huppert, Sônia Braga, Sandra Hüller…
L’acteur de l’année : Adam Driver
Il aura trusté le haut de l’affiche des deux extrêmes, survolant le box office avec THE FORCE AWAKENS en début 2016, enchaînant avec MIDNIGHT SPECIAL de Jeff Nichols, pour finir par le très doux PATERSON de Jim Jarmusch. C’est la confirmation pour l’acteur remarqué dans GIRLS (HBO), qui enchaîne bientôt avec les prochains Scorsese, Soderbergh, Carax, Stallone, Gilliam et bien sûr la franchise STAR WARS. Rien de moins.
Mais aussi Michael Fassbender, Seth Rogen, Pierre Niney…
Et aussi en 2016…
2016, ça aura été l’année d’une joli score de la fréquentation dans les cinémas français avec 213 millions de billets vendus (2e meilleure année depuis 1996), et d’une belle part de marché pour un cinéma français en forme (35,3% et 18 films au-dessus du million). Celui qui marche toujours mais semble connaître une crise d’identité, c’est le cinéma des majors hollywoodiennes, fait de suites, séquelles ou préquelles. Les numéros 0, 2, 3 ou4, les spin-offs culminent toujours dans les hauteurs du box-office mais ne contentent plus. Comme des produits servis à l’épisode, difficile de se rappeler d’un vrai bon moment entre les semi-déceptions ou semi-réussites que constituaient Batman v Superman, Suicide Squad, Captain America 3, Doctor Strange, Rogue One… sans parler des autres.
Le distributeur de l’année : Disney & Netflix
Côté chiffres, c’est Disney qui occupe la tête haut la main (Star Wars et les Marvel donc, Vaiana, Zootopie, Le livre de la jungle, Le monde de Dory…), dégommant au passage le précédent record d’Universal. Plus de 6 milliards de recettes, uniquement au cinéma. A l’heure du bilan, le divertissement reste présent mais bien dans les petites pépites qu’il fallait chercher ailleurs que dans les blockbusters.
La véritable confirmation (déjà bien sentie les années précédentes), ce sont les plateformes SVOD mondiales qui avancent à grand pas. Amazon se déploie petit à petit, et avait placé même quelques films dans les grands festivals, alors que c’est bien son concurrent Netflix qui fait la une des médias chaque semaine. Série après série, mais aussi films et documentaires occupent un catalogue très bien fourni, et qui intéressent de grands noms (Baz Luhrmann pour THE GET DOWN, Ava DuVernay pour son 13TH par exemple). Difficile de passer à côté…
Et par rédacteur…
Mg : Steve Jobs, Everybody’s wants some, The Strangers, Juste la fin du monde, Elle, The Revenant, Mademoiselle, The nice guys, Les huit salopards, Sausage Party, Sully, Nocturama, 13 Hours, Personal Shopper, Victoria, Premier contact, Paterson, Creed, La tortue rouge et La folle histoire de Max & Léon.
Merry : Steve Jobs, Mademoiselle, Ma vie de courgette, Mr Gaga, sur les pas de Ohad Naharim, Ave, César !, Clash, La Tour 2 contrôle infernale, L’économie du couple, Aquarius, Nocturama, Premier contact, Midnight Special, High rise, 10 cloverfield Lane, The Witch, Poesia Sin Fin, Elle, Men & Chicken, Belgica et La tortue rouge.
Teddy : In Jackson heights, Aquarius, Sunset Song, Le bois dont les rêves sont faits, Kaili Blues, Peur de rien, Mad love in New York, Fais de beaux rêves, Déesses indiennes en colère, La saison des femmes, Paterson, Julieta, Elle, Don’t breathe, The Strangers, Un jour avec un jour sans, The assassin.
Il y a 15 autres articles à lire.