Goodbye Morocco

Fond social pour histoire d’amour, GOODBYE MOROCCO nous emmène au nord du continent africain pour une énième histoire de femme, de famille et d’envie d’ailleurs. Pas inutile mais loin d’être original, ce nouveau Nadir Moknèche explore le Maroc d’aujourd’hui et une figure féminine forte, mais s’égare dans des histoires secondaires vampirisant le propos principal.

A première vue GOODBYE MOROCCO est bien l’histoire d’une femme. Séparée de son mari, de nouveau en couple, rêvant d’ailleurs pour mieux retrouver son fils, mais finalement paria au sein d’une société n’acceptant pas cette liberté. Le détonateur de l’histoire, passé cette situation, est la découverte sur un chantier où elle travaille de ruines chrétiennes. A l’aide de pots de vins et de contacts hauts placés, c’est l’opportunité d’amasser un joli magot, et de concrétiser ses folles idées d’évasion et de famille… Moknèche alterne entre faux thriller et émotion vive, dans un jeu à hauteur humaine où les personnages sont partagés entre les règles sociales de base et l’appât du gain par leur découverte, ce qui découlera évidemment sur bien des drames.

Mais ne sachant pas trop où diriger sa caméra, Moknèche y ajoute un triangle amoureux, les problèmes d’immigration, un romance homosexuel et le travail au noir, faisant de son film une cartographie quasi complète du Maroc d’aujourd’hui, trop sans doute. Tentative intéressante mais un peu vaine en quelques dizaines de minutes, là où on aurait aimé voir l’action se resserrer sur le principal, où il y avait déjà beaucoup de choses à dire. Les dernières scènes, censées clôturer l’ensemble, semblent alors un peu précipitées, comme fermant trop rapidement une porte à demi ouverte.

2 / 5