Le chant du loup, immersion réussie pour ce premier film français

Quand l’an dernier Jean-François Richet et Vincent Cassel appelaient à un renouveau du film français d’aventure avec L’EMPEREUR DE PARIS, le pari semblait à moitié réussi mais le débat lancé : reverra t-on sur grand écran de grandes épopées ? S’il se passe en milieu sous-marin, LE CHANT DU LOUP a pourtant l’énergie et l’envie de contribuer à la relance d’un cinéma français moderne et engagé.

Efficacité. Pour son premier comme réalisateur Antoine Baudry (déjà génial scénariste de QUAI D’ORSAY) choisit la précision technique. Dès son introduction LE CHANT DU LOUP va directement au sujet : la gestion des conflits à bord d’un sous-marin français, en pleine crise politique globale. Entre opérations militaires et stratégies géopolitiques, Baudry semble très à l’aise et livre une variation pas si éloignée des problématiques à venir (dans la veine de la série OCCUPIED norvégienne). Une dystopie pertinente qui permet de créer un vrai scénario tactique et réaliste.

LE CHANT DU LOUP se distingue par sa volonté formelle, et surtout sonore. Comment mieux habiter les fonds marins que travailler sur le son, l’élément phare de ces environnements silencieux ? Le héros, oreille absolue, est un petit génie de la traque sous-marine. A ses côtés, nous suivrons les différentes choix du récit, véritable touché-coulé grandeur nature. Si le film échoue sur plusieurs plans (casting féminin réduit au minimum, direction d’acteurs imparfaites, effets spéciaux parfois limités…), il tient la distance sur son rythme et sa volonté d’embarquer le spectateur sur la durée. Immersion réussie.

3.5 / 5