Samba

Ils reviennent, et ils n’ont pas choisi la facilité. Eric Toledano et Olivier Nakache, auréolés de leur succès de ce début de siècle INTOUCHABLES (en France mais aussi à l’étranger) auraient pu se diriger vers une énième comédie ou un film à l’étranger, mais n’auront pas cédés à ces sirènes. Leur nouveau film, SAMBA, à beau faire appel à leur muse Omar Sy (déjà présent dans la quasi totalité de leur filmographie), Toledano/Nakache ont pris le temps d’adapter un livre de Delphine Coulin, entre problématiques sociales et une certaine volonté de vivre. Au final, on se dit qu’ils ne s’éloignent pas de leur cinéma.

SAMBA, c’est Omar, justement. Un travailleur clandestin en France mais installé socialement, entre petit boulot, impôt et espoir de régularisation. Tout dérape suite à un contrôle de la préfecture, qui l’informe de sa prochaine exclusion du territoire. Heureusement, sa rencontre avec une travailleuse sociale, cadre devenue bénévole suite à un burn-tout (très jolie Charlotte Gainsbourg), va l’aider à se battre et tout tenter pour rester (pour lui, mais pour elle aussi). Si le fond n’est pas joyeux, on retrouve bien la capacité de Toledano/Nakache à souligner leur récit d’un peu de joie de vivre, d’une lumière d’espoir dans tout cet univers forcément lugubre des immigrés clandestins.

Film combat, mais aussi aventure (romantique, administrative, d’amitiés) à part entière, SAMBA offre à son quatuor principal (Izia Higelin et Tahar Rahim se rajoutant au duo principal) deux heures d’une grande rencontre, racontée simplement mais avec émotions. Un peu dépassé par la volonté de bien faire, le duo de réalisateurs rallonge sans doute le récit de quelques minutes de trop sur la dernière partie, mais c’est au prix de voir vivre leur récit. Savoir parler en fond d’un vrai problème de société, osculter directement la France sociale tout en offrant une belle histoire de coeur, voilà en quoi on se dit que Eric et Olivier maîtrisent bien leur cinéma et l’ont offert ici à un vrai sujet.

3.5 / 5