Les Derniers Jedi, un Star Wars déstabilisant qui relance la saga

Après le succès gigantesque de LE REVEIL DE LA FORCE piloté par un réalisateur (presque) maison, ou du moins fortement affilié à George Lucas, JJ Abrams, la franchise STAR WARS (lien) se retrouve aux mains d’un jeune réalisateur indépendant. Fort de son passé entre petites productions et grandes idées, Rian Johnson (LOOPER, BRICK) a en effet la lourde tâche de donner suite à la franchise star d’Hollywood avec un titre terrible : LES DERNIERS JEDI.

Et comme on l’imaginait, Johnson insuffle un vent de renouveau et quelques belles initiatives dans un blockbuster millimétré par l’entreprise Disney. LES DERNIERS JEDI est un deuxième volet à l’image de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE : nerveux, dépressif, ancré dans son époque et où les personnages ne seront pas ménagés. Mais au-delà d’une simple relecture moderne, Johnson s’empare des codes de l’univers tissé par George Lucas pour offrir sa propre vision, et proposer quelque chose. Sur un scénario prenant des risques (certaines séquences frôlent le ridicule, les notes d’humour sont parfois trop appuyées…), Johnson emmène son petit groupe d’acteurs dans une refonte salvatrice de la guerre entre Sith et Jedi.

Et pour LES DERNIERS JEDI, pas de répit. On fait table rase du passé, les notions de bien et de mal n’ont jamais été aussi floues. STAR WARS intègre les problématiques du monde actuel, de l’extrémisme sectaire au doute global. Et si certaines parties du film sont clairement sous-traitées ou bancales, si Johnson ne s’intéresse pas forcément aux combats spatiaux mais y préfère les interactions entre les personnages, c’est bien pour nous offrir une version plus adulte et pulp d’une saga aux codes bien trop sages.

4 / 5