Présenté en 2013 dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes et en compétition à l’Etrange Festival, The Major prouve que le cinéma russe peut prendre de la distance quant à ses problèmes.
Sergey, un commandant de la police, reçoit un coup de téléphone. Sa femme est sur le point d’accoucher. Il se rend donc à la maternité, mais sur le chemin. Alors qu’il roule avec une certaine hâte, il percute et tue un enfant devant les yeux de sa mère. Paniqué, il appelle ses collègues qui l’aident à cacher toute cette histoire. Mais peut-on vivre impuni avec un secret aussi lourd ?
Je m’attendais à voir un film en noir et blanc, je ne sais trop pour quelle raison. J’ai finalement vu un film en neige et bâtiments communistes. La froideur du propos, la rigueur de l’hiver que l’on voit à l’écran, la dureté des décors intérieurs, sont autant d’éléments qui peuvent vous laisser sur le bord de la route (sans mauvais jeu de mots).
Parallèlement, les acteurs sont bons, les situations s’enchaînent avec fluidité, les twists ne sont pas de trop. Le principal intérêt du film à mon avis est sociologique. On observe comme rarement la société russe dans toute sa corruption. La question de la culpabilité abordée est aussi très joliment traitée. On est tout en empathie avec les personnages sans jamais vivre ces émotions comme une surcharge. Le pathos n’est pas là, seul compte l’action.
De bonne facture et présentant un propos rarement mis en lumière au cinéma, The Major est félicité par les honneurs du Prix Nouveau Genre de l’Etrange Festival. Je ne le lui aurais pas donné si ça ne tenait qu’à moi, mais il ne le vole pas pour autant. Avec ce film c’est aussi une question de feeling.
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