Un abonnement à 14,99€ par mois sans engagement pour profiter d’un catalogue de jeux vidéo en illimité, sans autre besoin d’un écran, une connexion Internet et d’une application : voici Blacknut.
Les utilisateurs de Deezer, Spotify mais surtout Netflix ne seront pas dépaysés : Blacknut se veut en effet « Le Netflix du jeu vidéo », et si la promesse est belle, les enjeux sont énormes. L’interface rappelle donc sans surprise celle du géant du streaming, mais ici il n’est plus question d’être seulement spectateur. Blacknut s’adresse aux gamers, évidemment plutôt « casual », qui ont été convertis par le jeu sur mobile mais aussi et surtout par la Wii, dont la mission de démocratisation du jeu vidéo de salon a été incontestablement remplie.
Au lancement donc, une cinquantaine de jeux dans le catalogue, prévu pour s’enrichir de 5 nouveaux titres chaque mois.
Des connus des reconnus des inconnus, des grands classiques nostalgiques aux plus explosifs des blockbusters, en passant par les pépites des studios indépendants, le catalogue Blacknut saura satisfaire toutes les envies de jeu.
L’éditorialisation : la valeur ajoutée de Blacknut
Elle n’est pour le moment qu’au stade embryonnaire, mais elle a le potentiel pour démarquer Blacknut du reste des acteurs. Outre un moteur de recommandation alimenté par un algorithme, le service mise beaucoup sur son aspect éditorial. On le voit déjà dans sa communication, on l’aperçoit dans les descriptions et mots-clés choisis pour les jeux du catalogue : un certain parti-pris plutôt agréable vient donner un côté chaleureux et proche à la plateforme.
On est curieux de voir comment seront abordés les premiers ajouts du catalogue (en-dehors de l’évidente newsletter) : à la manière d’un magazine interne ? Un podcast ? Une vidéo de présentation ? Ayant déjà saisi les codes du gaming avec des sessions de jeu filmées et commentées (sur le canapé-mascotte de la startup), on peut s’attendre à un renforcement du lien entre la plateforme et ses utilisateurs (pour ne pas dire « clients »). Les fonctionnalités sociales (partages, défis…) sont également dans les tuyaux pour construire une sorte d’e-sport casual.
La technique : le talon d’Achille de Blacknut ?
Le défi est immense : satisfaire toutes les configurations, accueillir toutes les connexions. Blacknut fonctionne sans autre installation que celle de l’application, disponible pour Windows, MacOS, Linux, Smart TV (Android) et box (Android toujours). Les appareils mobiles seront prochainement disponibles. Mais déjà au lancement, la multitude de configurations possibles (par exemple, manette ou clavier-souris) à de quoi donner du fil à retordre. Sur Blacknut, il faut pouvoir interagir à distance avec un super ordinateur qui héberge et fait tourner le jeu à votre place (pour faire simple) ce qui implique une fiabilité de connexion et de serveurs. Loin d’être gagné d’avance (les utilisateurs de Netflix en connaissent encore les ratés même de nos jours). Sur nos tests en ADSL très haut débit, il fallait parfois sortir du jeu pour y revenir (anticipons les questions : oui il y a des sauvegardes automatiques) et expérimenter quelques lags voire freezes. Mais rien de rebutant.
Notre avis : l’avenir de Blacknut commence aujourd’hui
Avec son lancement grand public, la startup rennaise (deux tiers de ses effectifs — la technique — s’y trouve, le reste est à Paris) plonge dans le grand bain. Solide, la société a bénéficié de 2,8M€ de financements suite à sa première levée de fonds en seed, et s’apprête à annoncer sa seconde (série A). C’est maintenant au tour de son marché-cible de donner le ton.
Les joueurs et curieux vont-ils adhérer aux choix « qualité plutôt que quantité » ? Les serveurs tiendront-ils le coup ? Votre configuration conviendra-t-elle (on vous recommande déjà de vous équiper d’une manette) ? Blacknut entre en mode « objectif découverte » et c’est bien le meilleur conseil que l’on peut désormais donner : s’inscrire et profiter du premier mois gratuit afin de vous faire votre propre expérience. Avec cinquante jeux dans tous les styles, vous risquez simplement d’y passer un petit moment.