On n’attendait pas de James Hinton, alias The Range, qu’il révolutionne le drum’n’bass. A ce titre, Potential fait le job. Avec ses 14 productions musclées, voici un disque dans l’air du temps, avec — d’avance pardon la référence facile — du potentiel. Dommage qu’il ne soit pas suffisamment exploité.
Car l’album part d’une recette originale : il est construit autour de samples vocaux découverts sur Youtube, postés par de parfaits inconnus (peut-être vous qui sait ?). Résultat : voix destructurées, rythmes saccadés, tout l’attirail est au complet et la palette d’intervenants est très riche. Si la construction semble être toujours la même sur chaque morceau, à l’évidence certains se détachent du lot, par le petit truc en plus dans la production (ici un renfort de basse, là les voix féminines en échos, etc.). Prenons Florida par exemple, qui arrive en troisième position à l’écoute de l’album : on a déjà saisi l’univers et le style grâce aux deux pistes précédentes (Regular et Copper Wine) mais il y a le refrain au phrasé féminin plus appuyé, ou serait-ce ce beat plus séduisant, bref un titre qui marque plus. L’inverse complet du morceau suivant, Superimpose, qui n’impose rien du tout (décidément, je tombe dans chaque facilité). D’ailleurs Superimpose, réalisé par Daniel Kaufman, est un documentaire (qui sortira au printemps) dédié aux histoires personnelles qui se cachent derrière les artistes inconnus samplés sur l’album.
D’une manière générale, chacun devrait trouver l’aspect qui le satisfait le plus dans les morceaux de Potential. En revanche, point de grand disque ici, seulement quelque chose de contemporain
2.5 / 5