Anders Trentemøller brouille les pistes et ce n’est pas sans lui réussir. Le danois se défend de s’être laissé enfermer dans un genre et sort son troisième album Lost avec une relative mise en danger mais une personnalité intacte. Souhaitant de son propre aveu « sortir les gens de leur propre zone de confort musical », Trentemøller nous emmène pour le coup explorer des territoires avec plus de voix, ce qui aboutit à des featurings très recherchés et d’une qualité évident : Sune Wagner de The Raveonettes, Kazu Makino de Blonde Redhead ou encore Ghost Society.
Certains morceaux dégagent immédiatement une atmosphère englobante : c’est par exemple le cas du pop-planant Gravity, du sombre Still On Fire, de l’envoutant Candy Tongue avec la voix de Marie Fisker, du potentiel hit Never Stop Running avec Jonny Pierce de The Drums (un style ultra reconnaissable que Trentemøller a parfaitement intégré au sien).
Lost est une nouvelle fois un travail minutieux d’expérimentation de sons et d’instruments. Et si Trentemøller affirme qu’au moment de commencer à écrire ses chansons il avait déjà les voix dans la tête, nul doute qu’il a passé énormément de temps à peaufiner les beats qui allaient les accompagner de la meilleure façon possible. Le résultat, c’est un album « copieux » qui s’écoute de nombreuses fois avant de pouvoir affirmer que l’on en a cerné toutes les facettes. Et encore…
3.5 / 5