Sam Raimi, Robert Tapert et Craig DiGregorio nous ont laissé sur un savoureux mélange entre l’horreur et le fantastique avec un peu d’humour. Alors, comment faire pour revenir aussi bien, voire meilleurs ? Il ne faut pas chercher très loin : Bruce Campbell. Pas besoin de dire que lorsque EVIL DEAD a besoin de se pencher du côté de l’humour, Ash doit obligatoirement être présent. Parce que Ash, c’est l’anti-héros qui a une surdose de confiance en lui, qui ouvre une campagne pour être président des USA et qui n’a besoin que de jolies filles / femmes pour se motiver (la réplique « a mother-daugther sandwiche » restera dans les annales de la saga). Pour revenir proprement, la série propose directement de replonger au cœur de l’horreur-fantastique, de faire le raccord parfait avec le 1×10.
Mais c’est EVIL DEAD : c’est donc une scène vite balayée par le retour de Ash en gros plan. Le son de la tronçonneuse et des figurants criants renforcent une mystérieuse tension angoissante. Elle-aussi rapidement balayée, car c’est tout le jeu de EVIL DEAD 2 : le montage marie constamment l’horreur avec l’impression d’angoisse pour finir sur l’humour burlesque. Ce Series 2 Premiere va alors plus loin que le Series 1 : c’est l’auto-parodie, balayer tous les acquis de la première saison. Le fameux « fuck » de Ash lorsqu’il découvre qu’il a fait une belle connerie dans le Pilot, est interrompu en pleine prononciation dans ce 2×01. Même le lancé de tronçonneuse par Pablo ne se finit pas comme espéré. Et la série donne même le droit de retrouver une chanson culte pour les fans : « Ashy slashy », une petite chanson qui se moque du protagoniste tout en exclamant toute la folie burlesque de l’univers. Le montage est du pur Sam Raimi, alors qu’il ne réalise pas cet épisode 2×01. Les gros plans pour l’humour, les plans larges pour l’ambiance horrifique & fantastique.
Cette saison 2 a tout de même un message à faire passer : à fond dans l’horreur et le fantastique, mais évitons de tout prendre trop au sérieux. Le but est d’angoisser tout en s’amusant : il y a tout le groove nécessaire dans chaque scène, chaque intonation de Bruce Campbell, chaque renversement d’idée (lorsque Pablo est celui qui dit une réplique raciste, et que c’est Ash qui s’en rend compte). Le plus important dans toute cette auto-parodie et ce savoureux mélange entre les genres, c’est la liberté qui en ressort. Bruce Campbell semble avoir carte blanche sur l’interprétation, on y perçoit plusieurs fois de l’improvisation bienvenue. Telle une double dose de carnage et de punchlines, un too much du too much. Si le Pilot était un vibrant hommage au premier des EVIL DEAD, ici c’est davantage EVIL DEAD 2 qui est mis à l’honneur. Ce « too much » est l’argument parfait pour accumuler le cartoonesque / burlesque avec une folie grandissante (que ce soit la perte de contrôle de Ash ou les angoisses personnelles de Kelly et Pablo, voire le retournement de veste de Ruby).
Le but de ce Series 2 est tout tracé : double dose (voir le personnage de Lee Majors, père de Ash encore plus obsédé et raciste : nommé Brock mais se surnomme Cock, parle de Pablo comme un immigré, Kelly est une « belle à tomber » – et merci pour la référence à Daft Punk), horreur-fantastique poussés encore plus loin, en ajoutant un ingrédient mélancolique autour des actions de Ash. Désormais, les bases de l’évolution moderne posée par le Series 1, le Series 2 est une invitation à entrer de plein fouet dans l’action et à en profiter un maximum possible. Plus le temps d’expliquer : de personnages secondaires précieux à l’auto-parodie des protagonistes, ASH VS EVIL DEAD est tout ce que les fans ont toujours rêvé de la saga. Alors, prêts à participer au pétage de cable horrifique ?
ASH VS EVIL DEAD créée par Sam Raimi et Rob Tapert. Avec Bruce Campbell, Ray Santiago, Dana DeLorenzo, Lucy Lawless, Lee Majors, Ted Raimi.
USA / Starz / 2015-2016.