On vous en parlait le mois dernier en décryptant le début de saison : BARON NOIR avait tout pour confirmé le retour en forme des Créations Originales de Canal+. Et force est de constater, après 8 épisodes, que la première saison de cette fiction politique s’avère percutante et d’un réalisme étonnant. Coups bas & stratégie politique sont les armes d’une guerre dévastatrice entre le président de la République fraîchement élu et son ancien plus proche conseiller.
Lorsque le député Philippe Rickwaert (excellent Kad Merad) est laissé de côté dans l’annonce du nouveau gouvernement socialiste mis en place par son mentor Francis Laugier (tout aussi bon Niels Arestrup), nouveau Président de la République, c’est la guerre des clans à l’intérieur du PS. Rickwaert manigance en coulisses, Laugier souhaite plus que tout anéantir son ancien conseiller, qui détient tous les secrets et casseroles de leurs anciennes activités politiques. Fiction réelle, BARON NOIR nous entraîne dans la France d’aujourd’hui, celle du PS et des Républicains, celle du front anti-FN, des émissions politiques existantes. Sans tourner cela au ridicule, la série utilise la réalité comme terrain de jeu pour entretenir une guerre politique qui aura bien des conséquences.
Dans une forme inspirée d’HOUSE OF CARDS (le conseiller avide de pouvoir qui se retourne contre son mentor), BARON NOIR parvient à proposer une fiction très française, mettant en avant un casting extrêmement convaincant, au premier rang desquels Kad Merad, loin de ses comédies habituelles, mais également Anna Mouglalis ou encore Hugo Becker (également aperçu cette année dans AU SERVICE DE LA FRANCE). Avec une réalisation solide, et un scénario à ellipse qui fait avancer intelligement l’intrigue, BARON NOIR est un portrait à peine fantasmé des coulisses politiques de notre pays. Le jeu d’échec que constitue la saison nous donne grandement envie de jouer une seconde partie.
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