Foot, Rugby, JO d’hiver avec ses mythiques diffusions de biathlon, de ski de fond, de curling, Saint-Valentin (épreuve tout aussi pénible que l’on court dans la catégorie célibataire ou en couple)… Peut-on survivre à ce mois de février ? La réponse est oui !
Le 17 février prochain, la seconde chaine du PAF frappera un grand coup ; France 2 diffusera Broadchurch en remplacement de la regrettable, et non regrettée, Castle. L’occasion pour nous de revenir sur l’une des meilleures séries de 2013 et de faire notre B.A. de l’année en vous recommandant d’opter pour le service public tous les lundis (comme quoi tout arrive).
Broadchurch : une enquête fleuve et amère
Diffusée sur ITV, à qui l’on doit Downton Abbey, Broadchurch vient s’ajouter à la longue liste des séries anglaises de très grande qualité : Rome, Sherlock, Utopia… autant de chefs d’oeuvres qui contestent la suprématie américaine en matière de séries (mais ceci est une autre histoire).
Broadchurch dispose d’un pitch simple : « le jour de la rentrée scolaire, Danny Latimer, jeune garçon âgé de 11 ans, est retrouvé mort sur la plage de la tranquille et modeste cité balnéaire de Broadchurch ».
Histoire d’apparence simple, ce fait divers fait tomber la petite bourgade dans la folie et l’angoisse. Il s’agit moins d’une enquête sur un crime, certes horrible, que d’une réflexion sur la société actuelle : le rôle des médias dans la désinformation et l’instrumentalisation de la peur à des fins mercantiles, la supposée candeur de la vie provinciale loin de la débauche supposée des grandes villes…
En plongeant la petite ville dans la paranoïa collective la plus totale, la mort de Danny va révéler les vérités les plus sévères sur des âmes, qui n’hésiteront jamais à mentir pour couvrir leur(s) pêché(s), ce qui complique l’enquête de la police, elle-même plombée par une lutte intestine entre le nouvel inspecteur en chef débarqué de Londres, Alec Hardy et Ellie Miller, la fille du coin officiant depuis plusieurs années comme sergent. Dans cette quête de l’intérêt personnel, les locaux oublient le petit Danny.
Broadchurch : un havre télévisuel judicieusement bâti
Derrière tout ça, nous retrouvons Chris Chibnall à qui l’on doit Torchwood, Londres Police Judiciaire (l’erreur est humaine). L’anglais a également officié à plusieurs reprises pour Docteur Who et Life on Mars.
Le créateur a été inspiré en choisissant un ancien docteur pour le rôle principal. David Tennant incarne ici un inspecteur en chef de la section criminelle cette petite cité balnéaire, émacié, mal rasé (donc brisé – oui, ça par contre on ne coupe pas au cliché : j’ai une barbe, je vais mal). Moins excentrique que du temps de la cabine, l’ancien docteur propose un jeu juste avec ce rôle de policier au bord de l’implosion.
L’ex Maître du Temps sera épaulé par une amie/ennemie de choix en la personne d’Olivia Colman, également transfuge de la série mythique de la BBC et plus récemment à l’affiche du biopic sur Thatcher. Tout aussi nerveuse que son rival et supérieur, le personnage d’Olivia se révèle être beaucoup plus profond que la provinciale un peu crédule et niaise, tout comme l’est finalement cette série.
Broadchurch : des adeptes dans le monde entier
Et s’il vous fallait une raison de plus d’être derrière votre écran le 17 février (ou après, merci pluzz), il faut rappeler que la série britannique a rencontré un succès à la fois critique et public. Preuve en est l’achat des droits par la Fox (rien que ça) afin de lancer une adaptation américaine. La série de Chris Chibnall serait donc sur ce point de devenir une version britannique de Bron/Broen dont on ne compte plus les projets d’adaptation.
Broadchurch vous accueille donc tous les lundi à partir du 17 février et espère vous compter parmi ses fidèles.
4.5 / 5