On restait sur la surprise de l’excellente première saison de FARGO, ce retour dans les terres enneigées du Dakota du Nord près de 20 ans après le long métrage des frères Coen. Entre multiples règlements de compte et portrait d’une Amérique familiale, la série adaptait avec intelligence (et brio) l’atmosphère du film pour le petit écran. La deuxième saison fait le choix d’un sérieux retour en arrière, pour relater un fait divers (très) meurtrier évoqué en saison 1, en suivant le père policier de l’héroïne de la première saison.
Choix audacieux, mais payant : la saison 2 démontre ainsi l’aisance des auteurs à utiliser leur univers, leurs personnages et à jouer avec leur histoire. FARGO ne se repose vraiment jamais : on suit plusieurs fils narratifs, on change d’époque, les réalités sont diverses (selon l’état mental des héros), les retournements de situation sont multiples et finissent toujours dans un bain de sang. Le charisme qui se dégage de l’ensemble, et la maîtrise de la réalisation, offre une atmosphère particulièrement prenante qui ne vous lâche pas durant les 10 épisodes de la saison.
Côté changement, on s’habitue très vite au casting, construit comme la première année autour de quelques têtes d’affiches, et de nombreux seconds rôles marquants. Kirsten Dunst, Patrick Wilson, Jesse Plemons (BREAKING BAD), Jean Smart, et Ted Danson mènent le tout. On appréciera les guests, les visages connus qui passent dire bonjour (coucou Bruce Campbell). L’époque est différente, le style reste mais l’histoire peut se suivre indépendamment de la saison 1 (les évènements se déroulant en 1979) ; une astuce qui peut vous faire commencer dans le désordre la série.
Série libre, FARGO raconte une histoire de l’Amérique, sans doute dans ce qu’elle a de plus concret, entre armes à feu, conquête territoriale et cercle familial sacré. Avec une BO aussi affûtée que ses images, FARGO a de l’ambition et de l’ironie dans ce qu’elle présente. Plusieurs couches à étudier, à revoir, qui en font certainement l’une des séries les plus passionnantes de ses dernières années.
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