Retour en grande forme de The Shield pour cette saison 5. On pourrait presque parler de feuilleton, tant les épisodes et les années se suivent à la lettre. L’ensemble de la série est pour l’instant très condensé, et si vous avez raté un épisode précédemment, mieux vaut rattraper son retard : les intrigues se mêlent, et d’anciens personnages refont surface. Pour ne pas s’y tromper, le premier épisode se termine sur une musique du groupe Coldplay, tout comme la fin de première saison : nous ne sommes pas loin de voir l’histoire se terminer. Mais au contraire elle se répète, et se répercute pour nous entraîner encore plus bas.
La saison 5 remonte la série à son plus haut niveau. Sombre, désespéré, rythme effréné. The Shield marque le coup de quatre saisons où notre Strike Team a couru pour colmater les brèches. Trois saisons de coups bas et d’actions en douce pour arriver en fin de saison 3 à un bilan des plus noirs. Séparation du groupe et le goût amer de la défaite. Magistral. La saison 4 avait repris un rythme plus tranquille ; l’équipe se reformait petit à petit, restant clean jusqu’au basculement fatidique où la nature sauvage avait repris le dessus. Vic et ses gars devaient alors transcender les limites du système pour mettre en prison Antwon Mitchell.
Cinquième année, et de grans changements. Avec un bon de plusieurs mois en avant, nous retrouvons le Barn en pleine activité, revenu comme dans le bon vieux temps à une activité « normale ». Sauf quelques nouvelles têtes, et une Danny enceinte qui fait jaser sur l’identité du futur père. Mystère.. Mystère comme l’irruption du lieutenant Kavanaugh, immensément interprété par Forrest Withaker. L’acteur est impressionnant ; son rôle dans la série décuple l’émotion de son jeu, à l’instar de ses participations aux films de Jarmush et autres. Il sera durant toute la saison le responsable de l’enquête dirigée contre Vic et son historique de méfaits et alliances nauséeuses. La raison? Le braquage par Lem (pour sauver ses trois amis) d’un dealer amateur, et le vol d’un kilo de drogues sous les yeux d’une jeune femme.. qui balançe tout à l’Inspection des Services. Lem, le même, arrêté en début de cinquième saison et obligé de porter un micro. Tout va très vite dans The Shield, et n’attendez pas qu’un membre de l’équipe de Vic balance ses potes. D’épisodes en épisodes, Vic apprend le piège, va au secours de son ami, retrouve l’indic, et tentera tout (comme à l’habitude) pour sauver son équipe de la chute qui les attend.
Drame moderne, presque tragédie épique, The Shield submerge le spectateur par le rythme réellement frénétique de l’histoire. On ne saurait attendre les développements, ils viennent par eux-mêmes. Jusqu’au drame. En onze épisodes, Lem est promené par Kavanaugh jusqu’à se rendre, pour négocier avec la justice sa part de responsabilité et payer pour ses amis. Mais la personnalité du lieutenant Kavanaugh, enflammé par la mauvaise tête de Vic, embrouille l’histoire, poussant les extrêmes jusqu’à faire passer Lemansky pour une balance. Les deux derniers épisodes sont une course contre la montre pour contrer Kavanaugh, jusqu’à l’erreur fatale de Shane : ce dernier tue Lem pour se sauver lui-même. Sur la base de fausses rumeurs véhiculées par Kavanaugh. On en reste là, avec un Vic Mackey bien énervé, et un traumatisme bien réel dans la série. Jamais jusqu’ici les limites du show n’avaient parues si fines. On est près de l’explosion. Les conséquences en seront vues l’année suivante.
Evidemment on passe sur le reste de la saison, du capitaine inefficace jusqu’à la nouvelle auxiliaire de police mignonne mais inefficace, la maladie de Wyms.. Les scénaristes ont clairement axés la saison sur l’affrontement Vic/Kavanaugh, et c’est pleinement réussi. Si tout découle de la présence de Glenn Close l’année précédente, l’apport de Whitaker est indéniable. Et on sait désormais que The Shield est plus proche que jamais de l’implosion. On a presque l’impression que les trois premières saisons ont été une répétition gigantesque avant le grand bouquet final des saisons cinq, six et sept.
5 / 5
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