Anna Calvi est une rockeuse. Une vraie. Elle avait séduit dès les premières secondes du premier morceau (Rider To The Sea) de son premier album. C’était en 2011. Elle revient avec Hunter, son troisième disque enregistré entre Londres et Los Angeles, et produit par Nick Launay.
Hunter fait suite à One Breath, sorti en 2013 et auquel on avait beaucoup moins accroché. Plus intime, moins flamboyant… la chronique se terminait par un besoin de réassurance. Cinq ans plus tard, Anna Calvi a affiné la direction qu’elle voulait prendre : Hunter se veut féministe, queer (les mots proviennent du communiqué de presse) une réflexion sur la question du genre. Cela vous rappelle d’autres artistes ? C’est normal, la tendance est bien là. Le clip de Don’t Beat the Girl out of My Boy, réalisé par William Kennedy (un proche de Kendrick Lammar) ne laisse pas de place au doute.
Je veux aller au-delà des genres. Je ne veux pas avoir à choisir entre ma part de féminité et mon côté masculin. Je me bats contre le sentiment d’être une outsider et j’essaye de trouver un endroit qui me ferait me sentir chez moi.
Anna Calvi
Sur l’album, de très bons morceaux comme As a Man (qui fait l’ouverture) Chain ou Wish (superbes ruptures) réconcilient avec le talent rock de l’artiste. De l’autre côté, on retrouve également des titres plus intimes et posés comme Away et Eden, placés en fin de disque, qui font le lien avec le précédent album.
Un album synthèse, c’est donc ainsi que l’on peut voir Hunter. Anna Calvi y affirme sa personnalité de manière encore plus authentique, pour arriver à un « chez elle ». Loin d’être une outsider comme elle le dit, elle aura réussi à tracer sa route sans subir la moindre influence, si ce n’est son propre cheminement.
3.7 / 5