Californication aura, un peu à l’instar de son héros, brûlé peu à peu tous ses atouts au fil des saisons. On se souvient encore avec plaisir des débuts de la série, sans retenue, sans censure, sans limite. De la provocation gratuite dans les images comme dans les textes, car la série a cette particularité d’être admirablement bien écrite, avec ses dialogues savoureux et ses punchlines choc.
Alors, du côté des images, Californication s’est assez rapidement « assagie ». Du moins n’a pas su se renouveler (et en même temps, des boobs et des pubis, si vous ne regardiez la série que pour ça, il y avait déjà un problème à la base). Mais heureusement les textes ont survécu. Pendant… cinq saisons. Car cette sixième sonne (enfin ?) le déclin flagrant de l’inspiration qui sort de la bouche des personnages. Hank Moody n’est plus aussi incisif, Runkle s’enferme dans une intrigue secondaire des plus prévisibles, et d’ailleurs tous les seconds rôles (Karen, Marcy, Stu…) sont rangés dans des cases et des préoccupations bien loin du héros.
En fait, que se passe-t-il dans cette saison 6 ? Hank Moody est en cure de désintoxication et y rencontre une charmante jeune fille évidemment (Faith, interprétée par Maggie Grace) muse d’une rock star décédée. Au fil de leur(s) relation(s) Hank et Faith vont se retrouver tentant de redonner l’inspiration à une autre rock [star] sur le déclin. Voilà à peu près l’intrigue principale, tout aussi classique que par les saisons passées, mais cette fois donc, la forme ne parvient pas à sauver le fond. La suite, on s’en doute déjà, ne devrait pas réussir à faire rebondir Californication, et nous nous dirigeons lentement vers la fin de la série.
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