Hannibal – saison 2

On ne pariait pas beaucoup sur HANNIBAL au départ. L’univers des serial killers, en vogue à la télévision américaine, a pourtant permis le retour de notre cher docteur, immortalisé dans une série de livres & films depuis plus de vingt cinq ans. Et cette nouvelle version, moderne, cynique et froide comme jamais, s’offre avec surprise l’une des saisons les plus denses et graphiques de ces dernières années.

Certes, il faudra passer le cap de l’ambiance. Le jeu de chat et de souris débuté en première saison entre le FBI, son spécialiste sur les tueurs en séries et notre cher Hannibal Lecter prend une tournure inattendue. La saison navigue sur un équilibre fragile, hérité des décisions de l’année précédente : Will, notre « héros », emprisonné, doit revenir dans le jeu pour confronter un Hannibal désormais dans les bonnes grâce de l’agence fédérale. Les personnalités sont troubles, et le jeu s’accélère : désormais l’étau se resserre autour du docteur, et le spectateur doit surtout parier à quel moment (après une ouverture de saison exposant la scène finale, il est vrai) tout va basculer.

Un suspense savamment entretenu, à force de double languages, de traques de tueurs annexes, offrant des mises en scène impressionnantes, graphiquement très détaillées. Un travail morbide mais d’orfèvre qui donne à la série son ton glacé, gothique. Ceux qui apprécieront auront alors une fin de saison aux images sublimes, au ton lugubre mais un vrai spectacle ciselé qui fait passer ce projet HANNIBAL de reboot commercial à une grande série aux paris artistiques risqués. Largement de quoi patienter en attendant une 3e saison déjà placé sous un nouveau jour.

4.5 / 5