Malgré l’accueil timide de la saison 10 (véritable revival incongru de la série culte), The X-Files n’hésite pas à continuer ! Dernière tentative de vérité ultime pour Chris Carter, ou le coup de trop (mais alors de trop) ?
Avec un * les épisodes liés à la conspiration & aux théories sur les petits bonhommes verts (ou gris), qui n’occupe en saison 11 réellement que 3 épisodes sur 10. Petite cuvée.
Toutes les saison : 01 – 02 – 03 – 04 – 05 – Le film
06 – 07 – 08 – 09 – Regeneration – 10 – 11
S11E01 : My Struggle III *
Repères : /
La vérité est ailleurs. Mais sans doute pas dans les rebondissements de la saison 10 et de ce début de saison 11. A trop vouloir ancrer sa propre mythologie dans notre nouvelle époque, entre fake news, Trump & recul de la science, Chris Carter tente une manoeuvre risquée. Celle de briser ce qu’il a lentement mis en place, pour privilégier le spectacle et la critique contemporaine.
Car rien ne semble vrai. Le grand final de la saison 10 ? Une vision de Scully en plein délire. La fin du monde ? Un fantasme. Au démarrage de la 11e année, Mulder court toujours après le Smoking Man, Scully fait croire qu’elle résiste et la mythologie tourne en boucle. Les conspirateurs conspirent entre eux, la zizanie règne. Christ Carter déploie de grands efforts dans des situations beaucoup trop timorées (course poursuite sans grand intérêt, Mulder meurtrier sans être inquiété, etc…). Reste la mythologie, celle qui lie toute la série. Celle qui ouvre une ultime révélation et permet de penser que oui, Chris Carter a tout réfléchi depuis les origines. Ou que la vérité est finalement toute proche, mais très malléable.
Bref, la fin du monde n’a pas encore eu lieu.
S11E02 : This *
Repères : /
Suite (presque) immédiate de l’épisode précédent, Mulder et Scully se confrontent à ce nouvel univers non plus constitués de gouvernements secrets mais d’agences & entreprises internationales ayant désormais le pouvoir et l’influence. Lorsqu’une vieille connaissance les appelle à l’aide, c’est une autre démarche pour les 2 agents de devoir retrouver les X-Files pour y trouver les bonnes informations. On surfe toujours sur l’idée d’une société gouvernée par l’information, le digital (les dossiers sont désormais numériques) et l’intelligence artificielle. Un pont bienvenu avec les nouveaux conspirateurs, utilisant cette technologie pour anticiper leur propre apocalypse. Bien supérieur au précédent, un épisode semi-mythologique qui utilise pleinement les possibilités du show.
S11E03 : Plus one
Repères : /
Episode un peu trop seul après toutes ces émotions de saison 10 et début de saison 11, PLUS ONE joue la carte de frères et soeurs un peu trop connectés, qui vont intriguer Mudler et Scully, et une fois de plus les mettre eux-mêmes en danger. Des thèmes déjà vus, mais pas si mal traité : un loner des plus classique, non dénué d’humour et de second degré.
S11E04 : The Lost Art of Forehead Sweat
Repères : /
On doit à Darin Morgan la plupart des grandes réussites du show, et ça ne démérite pas. Entre manipulation des masses, souvenirs collectifs et doute personnel, il signe ici un épisode sur la paranoïa et notre capacité à oublier. Et si après tout The X-Files était une fake news ? Pas si simple, et pas si idiot ; Mulder et Scully se retrouvent bien interloqués dans cet épisode non dénué d’humour, qui soigne le fan avec de vraies parodies des premières saisons. Entre vraie questionnement politique (coucou Trump) et farce absolue, voilà un loner digne d’intérêt.
S11E05 : Ghouli *
Repères : François Chau
Voilà ce que The X-Files peut sans doute proposer de mieux dernièrement : un épisode loner incorporant quelques morceaux de conspiration. Un petit bout de mythologie au coeur d’un mini-thriller de 50 minutes, dirigé par James Wong qui avait signé en saison 4 « Musings of a Cigarette Smoking Man » (voilà 20 ans). Avec son histoire où les rêves, les illusions provoquent la réalité, créant la confusion, c’est Scully qui continue son périple à la recherche du fils abandonné, William. On pourra regretter l’enchevêtrement des histoires, mais le final offre un brin de nostalgie salvateur à la série et des pistes intéressantes pour la suite.
S11E06 : Kitten
Repères : Haley Joel Osment
The X-Files, le Vietnam et un Skinner chasseur-cueilleur dans les bois. Rien de très nouveau à l’horizon, entre discours sur un état aux manipulations secrètes et un guest vengeur. C’est surtout l’occasion de rappeler (s’il est utile..) les liens de Skinner avec notre duo favori, mais la recette est bien tiède. Comme le précédent les dernières minutes sont finalement les plus intéressantes, bien que pas franchement originales.
S11E07 – Rm9sbG93ZXJz
Repères : /
L’intelligence artificielle, les robots (coucou Boston Dynamics), les drones, nos smartphones avec leurs applications à noter, les commandes de repas… Mulder & Scully deviennent, le temps d’un épisode absurde (dans le ton), les victimes d’un système géant automatisé : notre société. Loin d’être original à l’époque de BLACK MIRROR, voilà un épisode drôlement glaçant sur notre époque, et c’est évidemment signé Glen Morgan derrière la caméra.
S11E08 – Familiar
Repères : Roger Cross
Un petit village, un peu de satanisme bien senti & des conséquences bien gores : THE X-FILES nous en sort un de temps à autre, et ça marche toujours autant. Thriller sympathique, avec quelques effets pour donner de l’atmosphère : rien d’original, mais nos deux enquêteurs courent un peu partout pour comprendre. La série ne cherche pas à résoudre, mais à explorer les univers.
S11E09 – Nothing Lasts Forever
Repères : /
Le mythe vampirique, ou l’idée de la jeunesse éternelle. Enième variation autour du sujet, ancrée dans un polar de qualité esthétique. Rien de très intriguant ici, si ce n’est l’aspect sanguin des choses et les figures fantastiques qui y passent, et cette envie de ne pas vieillir. La sidekick « vigilante » du duo principal fait effet.
S11E10 – My Struggle IV *
Repères : /
Et nous y re-voilà. Reprise de la mythologie après une explication en règle de GHOULI, seul épisode intermédiaire entre les débuts et fins de saison, qui nous présentait bien William, le fils de Scully, avec ses pouvoirs. Comme pour mieux détourner la vérité (« une » vérité), habile jeu de perceptions qui est trop audacieux pour le reste de l’épisode. On replonge dans les travers d’une mythologie qui va trop vite, de comportements aléatoires (Mulder qui tue de sang froid ?) pour mieux faire accélérer l’histoire.
Et de tout finir en cul-de-sac ultime, dans une mare de sang : celui de quelques victimes innocentes (plouf, on dirait une série B de science-fiction), et de quelques protagonistes secondaires. Sans dévoiler les grands disparus, rien n’est très figé ici. On déguise à peine un faux suspense, que ce soit celui des dernières minutes ou celui de la promo annonçant la retraite finale de Gillian Anderson. Tout pourrait revenir ; est-ce bien utile ?
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