Belenggu

Il n’y a pas beaucoup de femmes réalisatrices. Et encore moins des réalisatrices qui se frottent au cinéma de genre. Heureusement L’Etrange Festival nous propose Belenggu, le film de Upi Avianto, une indonésienne bercée par David Lynch.

Alors qu’un tueur déguisé en lapin rode dans sa ville, Elang, un brin parano, est barman la nuit et traîne dans son appartement et dans sa ville le jour. Entre sa voisine et la femme qu’il croise chaque soir, son esprit s’embue. Mais le tueur est toujours là,  et hante même ses rêves.

La réalisatrice nous livre une histoire troublante, entourée d’une atmosphère lourde et poisseuse, secrète et onirique. La photographie sert cette atmosphère à merveille. L’image est parfois aussi trouble que l’histoire qui nous est contée. Entre le bar, le théâtre, le couloir de son immeuble et la cafétéria, on se perd avec un personnage qui s’enfonce dans la paranoïa, au rythme de travellings langoureux.

Le film a les défauts de ses qualités. A trop nous perdre, on s’ennuie par moments. Et malgré la beauté qui se dégage du métrage, l’histoire n’est pas assez accrocheuse ou trop lente à se dérouler.

Un film réalisé par une femme indonésienne, c’est une vraie expérience, entre apesanteur et torpeur. A tester malgré quelques défauts.

3 / 5
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