C’était l’une des nouveautés de l’an passé, livrant un portrait sans concession de l’amour moderne. Entre dialogues acides et caractères de cochon, YOU’RE THE WORST était un spectacle à part entière, suivant les romances épiques (et alcoolisées) de plusieurs trentenaires dynamiques dans les hauteurs de Los Angeles.
Au-delà du plaisir de retrouver ces personnages, bobos s’évertuant à passer leur temps entre fausses mondanités et vrais excès, on se demandait bien vers quoi aller se diriger la série. Et pour le coup, c’est une vraie surprise. Plutôt que de répéter inlassablement les aventures de la première année, l’histoire prend un virage inattendu, voir adulte. Une fois installé, le couple principal commence à se désagréger, autour d’une vraie dépression de la part de Gretchen et d’un manque absolu de réaction de la part de Jimmy. Leurs personnalités égoïstes au possible peuvent créer des étincelles lorsqu’elles sont combinées face à la société les entourant, mais se révèlent finalement assez neutre une fois le quotidien installé. Et pour les autres, même topo : à force d’envier ce qu’ils n’ont pas, les célibataires courent après une possible histoire, ceux en couple se séparent, ceux qui font des enfants pour sauver des mariages…
YOU’RE THE WORST se rapproche ainsi plus d’une certaine réalité, et n’hésite pas à donner du temps à ses seconds rôles. Alors que le duo principal se révèle assez fade (et c’est l’épreuve de la saison), leur entourage s’exprime, se débat, s’affirme. Et il y en a des choses à dire sur le coloc ex-militaire timide qui se lance dans le théâtre, ou la meilleure amie de nouveau célibataire et triste de l’être… La série reprend des couleurs sur le fond, et nous guide à travers un ADN revisité. Fini le cynisme à tout va, on se confronte désormais à la réalité. Comme si la vie de couple, finalement, se devait d’être banale et mature à tout jamais ? Réponse en troisième saison…
4 / 5